Ça y est, on arrive à la fin (fiou) de ma série sur l’ouvrage d’Orson Scott Card, Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction (paru chez Bragelonne) ! Cette dernière partie concerne les conseils d’O.S. Card pour mener une carrière d’auteur ou d’autrice.
Retrouve les précédents articles de la série :
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (4/5) : Travail du style
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (3/5) : Construire le récit
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (2/5) : Univers imaginaires
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (1/5) : Genres littéraires
Avoir du succès en tant qu’écrivain de SFFF
O.S. Card introduit cette dernière section de son livre en avertissant les auteurs qui font de l’acharnement thérapeutique sur leur manuscrit plutôt que de tenter de le publier.
Si tu es constamment en train de te dire que tu dois ENCORE retravailler ton histoire parce qu’elle n’est pas tout à fait parfaite, si ça fait des années que tu remanies le même texte pour déplacer quelques virgules, alors ce passage te concerne.
En général, si on garde son manuscrit pour soi, ce n’est pas parce qu’il mérite quelques corrections supplémentaires : c’est parce qu’on a peur.
Tant que vous retarderez le moment où vous enverrez votre récit, vous pourrez continuer à croire que cette histoire peut être publiée, au lieu de savoir pour de bon que ce n’est pas le cas. Bien entendu, tant que vous temporisez, vous n’avez également aucune chance de savoir vraiment si elle peut être publiée.
Que les choses soient claires : tu n’auras JAMAIS le sentiment que ton histoire est parfaitement prête à être autoéditée ou envoyée à un éditeur.
- Parce qu’une histoire n’est jamais parfaite – ne l’oublions pas
- Parce que tu t’améliores constamment, donc tu jugeras toujours avec sévérité ce que tu as écrit auparavant
Mais à un moment, il faut poser le stylo.
Lâche prise sur ton histoire, accepte qu’elle garde sa forme actuelle, et va en écrire une autre qui sera encore meilleure.
On progresse davantage en écrivant plusieurs romans qu’en passant dix ans sur le même.
Dans la suite de cette section, O.S. Card fournit des conseils pratiques pour trouver des éditeurs dans son genre littéraire et leur adresser son manuscrit. Sur le sujet, je vous recommande la masterclass gratuite de Cécile Duquenne : le B.A.BA de l’édition francophone.
Les ateliers et les cours d’écriture
Si les ateliers d’écriture ne sont pas forcément bénéfiques pour tous les auteurs, O.S. Card leur reconnaît trois intérêts majeurs :
- De la compagnie, pour se sentir moins seul quand on écrit et pouvoir parler d’écriture avec d’autres passionnés (et ça, c’est incroyablement important selon moi)
- Des dates butoir, parce que quand on débute, écrire un roman c’est jamais urgent, donc c’est une chose sur laquelle on peut procrastiner à l’infini
- Un public, pour la satisfaction d’avoir au moins une vraie personne qui ait lu notre histoire
En revanche, il peut y avoir quelques inconvénients, tels que :
- Devenir trop indulgent avec les autres participants et de ne plus avoir un regard assez critique sur les textes
- Se montrer au contraire trop négatif, voire insultant, sans apporter quoi que ce soit de constructif
- Se forcer à lire les textes de tout le reste du groupe et ne plus avoir assez de temps pour écrire soi-même (surtout si certains membres sont extrêmement productifs)
- Sentir qu’on n’est pas au même niveau que les autres (dans un sens ou dans l’autre) et ne rien apprendre de vraiment utile à leur contact
Concernant les formations d’écriture (coucou Le Manoir Littéraire), il rappelle que oui, on PEUT apprendre comment structurer une histoire, comment adopter un style clair ou comment créer un univers cohérent.
Même si tout ça peut aussi se découvrir tout seul – ça prend juste davantage de temps, à mon avis.
➤ Si tu veux progresser à grands pas dans l’écriture, rejoins la liste d’attente de mon programme de formation La Légende.
La vie d’écrivain
Comme autres bons livres sur l’écriture, j’avais aussi adoré Comme par Magie, d’Elizabeth Gilbert, et j’en parlais ici.
Comme Elizabeth Gilbert, O.S. Card déconseille fortement de quitter son travail “officiel” dès qu’on publie son premier roman, parce que la rémunération a très peu de chance d’être suffisante pour en vivre.
Il faut en général attendre d’avoir publié plusieurs romans qui se soient décemment vendus avant d’en tirer un revenu à peu près stable et suffisant. En sachant que les hauts peuvent toujours être suivis de bas spectaculaires.
Malheureusement, la situation financière des écrivains est souvent précaire (souvent, pas toujours, c’est possible de s’en sortir si on mène sa carrière intelligemment).
De plus, beaucoup d’auteurs n’ont pas la discipline suffisante pour écrire du matin au soir, même s’ils n’ont rien d’autre à faire de leurs journées.
Le matin, personne ne vous attend ; si vous êtes en retard au travail, personne ne râle. […] La discipline doit venir du dedans.
Comme conseils finaux, il recommande :
- de prendre soin de sa santé en faisant de l’exercice pour garder l’énergie d’écrire,
- de prendre garde aux addictions qui embrouillent l’esprit,
- de se montrer patient et de continuer à travailler pour se perfectionner sans prendre la grosse tête, même si on a la chance d’avoir du succès.
Les meilleurs conteurs sont ceux qui écrivent non pour devenir riches et célèbres, mais parce qu’ils aiment les bons récits et qu’ils ont envie de les partager avec d’autres gens. […] C’est un travail qui vaut la peine d’être fait, et bien.
Je conclurai avec cette dernière citation :
La littérature de l’imaginaire n’est pas un échappatoire au monde réel […]. Au contraire, l’imaginaire est une lentille par laquelle on voit le monde réel mieux qu’on ne pourrait le faire avec l’œil que nous a donné la nature.
J’espère que cette série d’articles t’a plu ! Tu peux laisser un commentaire pour réagir aux éléments qui étaient les plus marquants pour toi.