Comment améliorer le style de son roman ?
Bienvenue dans ce quatrième et avant-dernier article de ma série sur l’ouvrage d’Orson Scott Card, Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction (paru chez Bragelonne).
O.S. Card propose 3 conseils pour améliorer ton style, surtout si tu écris de la fantasy et de la science-fiction, avec tout un univers imaginaire à présenter aux lecteurs.
Retrouve les premiers articles de la série :
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (3/5) : Construire le récit
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (2/5) : Univers imaginaires
- Comment écrire de la fantasy et de la SF (1/5) : Genres littéraires
Bien gérer l’exposition
O.S. Card est bien conscient du double écueil qui guette les écrivains de SFFF : d’un côté, celui d’assommer les lecteurs d’informations avec un gros prologue indigeste ; de l’autre, le risque de garder trop d’informations pour soi et de laisser les lecteurs dans le brouillard.
Dans les deux cas, cela a pour résultat la confusion, l’impatience et l’ennui.
Tout est une question d’équilibre – et oui, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Le principe de base, c’est que l’histoire soit claire et compréhensible. Les lecteurs doivent en savoir juste assez pour comprendre ce qu’il se passe, là, dans cette scène, et ce que ça signifie par rapport aux enjeux de l’histoire. Puis dans la scène suivante. Et ainsi de suite.
Le point de repère, c’est le personnage de point de vue (appelons-le PPDV) : les lecteurs doivent avoir autant d’informations que lui, ni plus ni moins (sauf s’il n’est pas fiable, mais là c’est une autre paire de manches).
Il n’est pas logique que le PPDV remarque et explique souvent soudain des aspects de son environnement ou qu’il récite le CV des membres de son entourage, alors qu’ils ont toujours fait partie de sa vie.
Les lecteurs vont donc les découvrir de façon organique, à travers les interactions que le PPDV aura avec eux – charge au lecteur d’extrapoler un peu pour comprendre ce qui sera sous-entendu.
Pour bien gérer le processus d’exposition, O.S. Card recommande de susciter la curiosité des lecteurs en introduisant des petits mystères, comme des noms énigmatiques, mais de les résoudre très rapidement et d’enchaîner avec le mystère éphémère suivant.
Faire appel à des bêta-lecteurs
Personnellement, le conseil que je donne toujours pour savoir si tu en as dit assez mais pas trop, c’est tout simplement de faire appel à l’avis extérieur de bêta-lecteurs.
O.S. Card appelle ça “un Lecteur avisé” : son rôle est de faire “un rapport pertinent et détaillé sur ce qu’il ou elle vient de vivre en lisant votre récit”.
Ce qui compte, c’est son expérience de lecture, son ressenti, pas son diagnostic littéraire des forces et faiblesses du roman.
C’est pour ça qu’un tel lecteur n’a jamais tort : on ne peut pas se tromper sur un avis qui est par nature subjectif.
On peut lui poser des questions comme :
- Est-ce que tu t’es ennuyé ? Quand ?
- Qu’as-tu pensé de tel personnage ? Est-ce que tu l’as aimé / détesté / déjà oublié ?
- Y a-t-il quelque chose que tu n’as pas compris
- Y a-t-il quelque chose que tu n’as pas trouvé crédible ?
- Selon toi, qu’est-ce qui va se passer ensuite ? Qu’est-ce que tu te poses comme question ?
Pour plus d’infos sur la bêta-lecture, j’ai toute une catégorie d’articles qui y est dédiée : https://www.lastreetlaplume.fr/processus-ecriture/beta-lecture-corrections/.
Adopter le bon niveau de langage
Un point qui personnellement me fait souvent lever les yeux au ciel quand je lis certains romans, c’est quand les personnages parlent avec un niveau de style à côté de la plaque – beaucoup trop soutenu ou trop vulgaire par rapport à ce qu’on sait de leur milieu social.
Pour moi, ça casse complètement leur crédibilité et ça brise mon immersion dans l’histoire.
Lorsque les écrivains de fantasy traitent de gens d’importance qui vivent une époque héroïque, un niveau de style plus soutenu et plus élevé est de mise. En revanche, lorsque l’on crée une petite comédie, le style peut aller de la parodie héroïque aux grossièretés.
Le style soutenu, en particulier, peut devenir vraiment ridicule ou incompréhensible quand il est mal maîtrisé.
Je vois souvent des auteurs tenter de belles envolées poétiques, qui finissent malheureusement par donner un charabia qu’on doit relire trois fois pour remettre les mots dans l’ordre.
Dans le doute, fais en sorte que tes personnages parlent de façon normale, claire et simple, ce sera toujours plus élégant.
Rendez-vous dans le dernier article de la série pour découvrir les conseils d’Orson Scott Card sur la façon de réussir sa carrière d’auteur de SFFF !
Cet article t’a plu ? Épingle-le sur Pinterest pour le retrouver plus tard 📌 !
Retour de ping : Comment écrire de la fantasy et de la SF (5/5) : Carrière d’auteur - L'Astre et la Plume