Une grosse moitié du mois d’avril est déjà passée, c’est le moment de faire un point sur mes objectifs pour ce Camp NaNoWriMo.
De la délicate gestion du temps
Je n’ai pas été aussi à fond que je l’espérais. Je sors de dix jours de congés et j’anticipais vraiment cette grosse semaine de vacances confinées comme le Graal dont tout écrivain rêve constamment : du temps libre à ne savoir qu’en faire, donc des journées entières d’écriture. J’avais comme référentiel la période où j’avais pris un mois de congés pour travailler sur Le Page de l’Aurore, en 2017, et où j’avais consacré facilement 3 ou 4 heures par jour à l’écriture (même jusqu’à 7 heures un jour où j’étais particulièrement entraînée).
Mais finalement, ça n’a pas du tout été le cas. D’abord, je n’ai pas fait grand-chose les 4 premiers jours d’avril. Les suivants, j’ai difficilement atteint les 2 heures d’écriture par jour et j’ai passé beaucoup plus de temps que prévu à jouer à des jeux vidéo, regarder des séries ou revoir des vieux films, faire la cuisine ou le ménage (eh oui, il faut bien ça aussi). Au début, je l’ai assez mal vécu. J’avais l’impression d’être une autrice indigne, de ne pas être à la hauteur de ma Grande Vocation !
Et puis, au bout d’une dizaine de jours j’ai un peu relâché la pression que je m’infligeais. Je me suis rappelée que quand j’avais consacré un mois d’écriture au Page de l’Aurore, je l’avais fait à la sortie d’un autre mois de vacances, j’étais parfaitement détendue et reposée et, bien évidemment, pas confinée avec une pandémie mondiale en toile de fond. Alors que là, je sors de plusieurs mois très difficiles professionnellement, avec un blocage d’écriture en bonus, et j’avais besoin de profiter de ne rien faire.
Ça me fait aussi repenser à ce qu’expliquait Elizabeth Gilbert dans son livre Comme par Magie. Les écrivains se plaignent tout le temps de manquer de temps, surtout quand ils ont un autre travail à côté, mais ce sont parfois ces contraintes qui stimulent la créativité. Sinon, tous les rentiers et les retraités du monde seraient des auteurs prolifiques.
En revanche, j’ai un peu laissé tomber le suivi de mes objectifs dans MyWriteClub. Entre planification et réécriture, c’était trop compliqué à quantifier.
Refonte de mon plan
Même en travaillant moins assidûment que je l’espérais, j’ai quand même bien avancé. J’ai repris tout le plan de mon tome 2 et j’en suis plutôt contente. Il faut encore que j’en discute avec mon éditrice et je redoute son regard acéré, mais ça tient déjà beaucoup plus la route qu’avant. Et j’ai une fin ! Et mes personnages ne disparaissent pas de l’intrigue sans raison !
Car oui, c’était un problème majeur de la version précédente de mon manuscrit. J’ai une grande galerie d’une quinzaine de personnages à faire cohabiter et avancer ensemble, ce que je n’ai jamais fait jusqu’à présent. J’avais du mal à leur trouver à tous une raison d’être et un rôle dans l’intrigue.
Je me suis donc décidée à décrire, pour chaque étape de l’intrigue, le détail de ce que faisait ou pensait chacun de ces personnages à ce moment. Ça a représenté pas mal de travail, mais ça m’a forcée à rendre tous ces gens bien plus intéressants qu’ils n’étaient au départ. Chacun a désormais une personnalité distincte et impacte au moins un moment de l’intrigue. Certains me paraissent encore un peu légers, j’avoue, et j’espère qu’ils s’étofferont dans la page de rédaction.
Si le sujet de la construction de personnages vous intéresse, je vous renvoie vers des articles de Julien Hirt qui m’ont été utiles : sur les personnages principaux et les personnages secondaires.
Une fois le rôle de tous mes personnages bien définis, il a été assez facile de détailler tout mon plan scène par scène. J’arrive aujourd’hui à un total de 22 chapitres et un épilogue, ce que je trouve un peu court par rapport aux 30 chapitres du tome 1. Mais certains sont assez denses et seront probablement coupés en deux.
Un crime a été commis
Pendant que je galérais à trouver une utilité à tous mes personnages, j’ai été forcée de me rendre compte que certains n’en avaient pas. Un, en particulier, qui traînait dans le décor avec pour seule fonction celle de spectateur passif. J’ai donc dû me résoudre à le supprimer.
Adieu, Vieux-Jimm, je t’aimais bien. Vieux-Jimm était un loup de mer très gentil mais, soyons honnête, il ne servait pas à grand-chose à part être le love interest d’une vieille dame très stylée. Il avait quelques petites actions dans l’intrigue, mais j’ai pu sans difficulté les transférer à un autre personnage, de façon à rendre celui-là plus consistant.
Retour à la rédaction
Mon plan étant terminé (pour le moment), je retourne comme prévu à la réécriture de mon tome 1. Je ne sais pas si c’est pareil pour vous, mais je me sens toujours un peu rouillée quand je reprends une étape de rédaction après avoir travaillé sur d’autres phases d’écriture pendant longtemps. Surtout que là, je retravaille mes premiers chapitres, avec ce que ça suppose de pression pour réussir la première scène, le premier paragraphe, la première phrase.
Je ne suis pas dans une réécriture complète cette fois-ci, je vais garder une partie du texte existant en ajoutant ou affinant des passages. C’est une démarche que je trouve compliquée : quand j’avais fait la même chose pour Le Page de l’Aurore, j’avais eu l’impression que mon texte ressemblait au monstre de Frankenstein. Une agglomération de morceaux de textes avec des styles et des intentions différents, que je dois retravailler et polir dans tous les sens pour en faire quelque chose de cohérent. Le plus délicat à ce stade, je trouve, c’est de bien gérer l’exposition et la transmission d’informations aux lecteurs. À force de supprimer ou remplacer des morceaux de textes, je ne sais plus si j’ai bien présenté tout ce que je voulais, ni si c’était si important que ça.
La première partie de mon histoire, que je compte réécrire au cours des deux prochaines semaines, compte aujourd’hui 26 000 mots (soit un quart du roman). Y a plus qu’à.
Voilà pour ce premier bilan de mon CampNaNo !
J’espère que votre Camp NaNoWriMo se passe bien si vous y participez aussi. Bon courage avec vos objectifs ! N’hésitez pas à me dire en commentaires comment ça se passe.
Crédits image : Scott Goodwill on Unsplash
J’aime beaucoup l’hommage à Vieux Jimm. Dans mon roman en cours de bêta-lecture, il y a un personnage, Duboise Durande, qui a été retiré au scalpel du texte après que j’ai intégralement écrit toutes les scènes où elle figurait. Parfois, c’est pour le mieux.
Et merci pour le clin d’oeil à mon blog 🙂
Je t’en prie, merci pour tes articles !
Eh oui, les romans sont des cimetières de personnages sacrifiés (j’aime beaucoup le nom de Duboise Durande)
Parfois, certaines parties de personnages abandonnés peuvent trouver une nouvelle vie dans d’autres projets.
On se reverra sur d’autres mers vieux Jim! On ne t’oublieras pas comme ça !
Hahaha
Moi aussi, un peu de mal avec le timing. Heureusement que je me suis donnée un plan pour les 4 semaines, sinon je n’arriverais à rien.
So long, vieux Jimm…
Merci pour les liens. J’ai repris mes fiches persos mais je vais aller voir ça. On n’a jamais fini d’apprendre.
Bonne continuation pour la 2ème partie du camp.
A toi aussi !
Courage pour la dernière ligne droite ! perso, c’était un NaNo un peu bizarre car je l’ai utilisé pour corriger un premier jet, donc je n’avais pas l’impression de participer à l’événement… et avec le lancement de mon école d’écriture je n’ai pas pu suivre mes collègues écrivain.e.s autant que j’aurais voulu :/
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