L’écriture d’un livre, c’est toujours un parcours unique avec ses particularités, ses virages inattendus et ses fun facts. Voici quelques détails insolites sur la création de mon cher roman.
1 : Le temps d’écriture
Combien de temps faut-il pour écrire un livre ? Impossible d’apporter une réponse générique à cette question, mais voilà ce qu’il en est pour le mien :
- L’écriture du premier jet, avec ses 67 308 mots, s’est étalée sur 3 ans, de janvier 2007 à décembre 2009. Ceci dit, comme j’étais en prépa pendant la moitié de cette période, vous pouvez vous douter que je n’écrivais pas à plein temps
- Je n’y ai ensuite pas retouché pendant 8 ans, jusqu’en mars 2017
- La version finale, beau bébé de 120 259 mots, a été finalisée fin juillet 2018, au bout d’un an et demi de réécriture (dont une période extraordinaire et indispensable de 5 semaines consacrées exclusivement à l’écriture)
Un total de 12 ans, donc, entre le premier mot et la publication …
2 : Le titre
Le titre du roman a évolué en cours de route. Lorsque j’écrivais le premier jet, je le publiais au fur et à mesure de façon gratuite sur le site FictionPress. Il portait alors comme titre : Cœur de Lorelonne, le nom de mon héros.
Quand, l’année dernière, est arrivée la possibilité de le faire publier, on m’a (très justement) fait remarquer qu’il était plus difficile de vendre un livre avec un titre incompréhensible 😉 Deux nouvelles options ont été proposées : j’ai suggéré Le Page du Roi d’Or, tandis que mon éditrice défendait Le Page de l’Aurore. Pour les départager, j’ai réalisé un sondage en février dernier sur ce blog et dans mon entourage, qui lui a donné raison à une majorité écrasante … Comme quoi, chacun son métier !
(Au moins, maintenant, je peux vous en dire plus sur ce fameux Roi d’Or).
Mais dans ma tête, je crois ce roman s’appellera toujours Cœur de Lorelonne.
3 : Le genre du personnage principal
Dans la version initiale du texte, je parlais de mon héros de façon un peu floue dans les premiers chapitres, le désignant comme « l’enfant » plutôt que « le garçon ». Ce n’est qu’au bout de 3 chapitres que je me suis officiellement décidée à ne pas en faire une fille déguisée en garçon, et à ne pas raconter une histoire d’amour 😉
Quand je vous dis que l’écriture de ce premier jet s’est faite un peu à l’arrache …
4 : Le nom de la grande dame
A son arrivée à la Cour, au tout début du roman, Cœur est accompagné par la propre tante du Roi d’Or, princesse d’Onati, la plus grande région du royaume. Il s’agit d’un personnage qu’on revoit au fil du roman, au rôle discret mais fondamental pour la personnalité de Cœur, à qui elle a servi de tutrice dans son enfance. Pour ne rien gâcher, c’est la plus belle femme du royaume.
Je l’avais d’abord appelée « Dame Ilone ». Mais, quelques temps après avoir écrit le premier jet, une référence importune s’est mise à me gêner vis-à-vis de ce nom.
Vous vous souvenez de la chanteuse Ilona ? « Un oiseau, un enfant, une chèvre » ? (Voilà, vous aussi vous l’avez dans la tête maintenant, haha)
Bref, la réécriture a été l’occasion de twister légèrement le nom de mon auguste princesse pour en faire « Dame Ylone » et s’éloigner de ces sombres histoires de vaches et de crocodiles.
5 : Le nom du sculpteur
Je vous ai parlé dans mon introduction aux personnages de la figure du sculpteur, Maître Lierre, doué de subtils pouvoirs magiques. Lui aussi a profité de la réécriture pour adopter un meilleur nom : aux origines, je l’avais appelé Maître Thorne. Sauf que « Thorne » est, pour une raison qui m’échappe, un nom assez récurrent en fantasy : on le retrouve par exemple chez le héros du film Stardust, Tristan Thorne (film génial qui est l’adaptation du roman du même nom, mais que je n’ai jamais lu). Plus récemment, lorsque j’ai découvert l’univers fabuleux de La Passe-Miroir, j’ai aussi eu l’étonnement d’y retrouver le nom de Thorne chez l’un des personnages principaux. Heureusement, à ce moment-là, j’avais déjà trouvé un autre nom au mien. D’un point de vue pragmatique, « Thorne » est aussi un nom qui n’est pas très simple à prononcer en français.
Le nom de « Lierre » est à la fois un clin d’œil à « Thorne » puisqu’il évoque une plante grimpante (« thorn » = épine en anglais, et l’épine est facilement associée à la ronce). J’aime aussi la symbolique du lierre comme plante qui s’incruste à un mur au point, parfois, d’en devenir un soutien. La famille des Lierre est ainsi, dans le roman, indissociable de la lignée des Rois d’Or.
6 : Le nom de la capitale
Dans la première version du roman, la capitale du Royaume d’Or s’appelait Ehtcelon, ce que tout le monde s’accordera à trouver imprononçable. C’était ma période 30 Seconds To Mars.
Vous conviendrez comme moi que « Everlon » est plus digeste (un petit mélange de Neverland et Avalon, maintenant que j’y réfléchis)
7 : Le vaillant capitaine
Dans l’histoire, l’un de mes personnages est un capitaine originaire du pays de Doniande, nommé Jioleff. Pour le physique et les qualités guerrières, il est inspiré du maréchal Murat, beau-frère de Napoléon, que j’ai toujours trouvé très stylé dans ce tableau :
Le général Murat à la bataille d’Aboukir. Tableau d’Antoine-Jean Gros (1806).Au caractère, cela dit, la ressemblance s’arrête. Là où Murat avait la réputation d’être un fort caractère, indiscipliné, coureur de jupons et vaniteux, mon capitaine Jioleff est avant tout un homme d’honneur, qui s’engage aux côtés du Royaume d’Or par sens du devoir.
8 : La chanson
J’avais intégré une chanson dans la première version du texte, juste avant le départ en campagne. Mais après avoir terminé le premier jet, cette petite chanson me restait en travers de la gorge : je la trouvais maladroite, arrivant comme un pavé dans la mare. N’est pas Tolkien qui veut.
À la réécriture, alors que j’étais prête à la supprimer purement et simplement, cependant, mon éditrice l’a appréciée et m’a demandé de la garder. Elle apporte, en effet, une ambiance particulière à la scène et permet d’en apprendre plus sur les traditions et les légendes du Royaume d’Or. Je l’ai donc remaniée de façon à l’intégrer au récit de façon plus naturelle. Vous me direz ce que vous en pensez !
(Je précise que la chanson n’a pas encore de musique pour l’accompagner, mais si quelqu’un se sent inspiré pour composer une petite mélodie … Vous me direz 😉)
9 : La presque non-publication
Quand j’ai rencontré mon éditrice début 2017, par l’intermédiaire d’une amie d’amie, elle cherchait des manuscrits pour lancer sa collection spécialisée dans l’imaginaire. Sans trop y croire, je lui ai envoyé ce vieux texte qui prenait la poussière sur mon disque dur (enfin, façon de parler).
J’ai été très surprise quand elle m’a dit que ça l’intéresserait de travailler dessus ! Et même, désarçonnée. Car je savais qu’il allait falloir beaucoup de travail pour le transformer en un roman digne d’être publié. Je n’avais pas repensé à cette histoire depuis longtemps, j’avais d’autres projets en tête suite à mes deux premiers NaNoWriMo, et je ne voyais vraiment pas où j’allais pouvoir trouver le temps nécessaire à cette réécriture. J’ai failli dire non.
Heureusement que mes amies m’ont remise dans le droit chemin 🙂 Comme quoi le temps, ça se trouve !
10 : La suite… ?
Il est très clair dans mon esprit que Le Page de l’Aurore est un one-shot, un tome unique qui n’aura pas de suite. Un petit épilogue se charge d’évoquer ce qu’il advient dans les années qui suivent la fin de l’histoire
Ceci étant dit… Il n’est pas complètement exclu que je réfléchisse à des chroniques, des sortes d’auto-fanfictions. J’ai en tête quelques personnages qui sont secondaires dans le roman, mais sur lesquels il y aurait matière à s’étendre un peu plus. Si elles se réalisent, ces chroniques pourraient être intégrées dans une version numérique augmentée du roman 🙂
Vous me direz si ça vous fait envie !
Crédits image : un bon vieux nounours de Andrik Langfield on Unsplash, parce que pourquoi pas
J’avais complètement oublié l’existence d’Ilona jusqu’à maintenant. Je ne suis pas sûre que je te remercie pour ça^^.
J’aime bien l’idée de chroniques ou de romans dans un même univers. Ca ne force pas le lecteur a s’engager dans une saga interminable, mais ça satisfait quand même ceux qui ont envie d’en lire un peu plus… C’est un très bon compromis je trouve^^.
Et c’est très sympa de partager tes anecdotes ! Ca montre bien que l’écriture d’un roman n’est pas forcément quelque chose de linéaire et d’évident…
Tout le contraire, même !
Tout ça donne envie de lire ton roman. Personnellement je trouve que c’est bien un one-shot, parce qu’à la fin les romans de fantasy de 15 tomes, on n’en peut plus! 😉
😊 merci !
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