Si vous me suivez régulièrement, vous savez que je travaille actuellement à l’écriture d’un roman dont le nom de code est « Météorites« . C’est un roman de fantasy / steampunk situé dans un monde où il y a régulièrement des chutes de météorites plus ou moins dévastatrices. Ce qui m’amuse avec cette histoire, c’est d’essayer d’imaginer comment une civilisation peut se construire et se développer dans de telles conditions. Je me rends compte d’ailleurs qu’il faudrait que j’adapte le moodboard que j’avais construit pour intégrer davantage cette dimension.
Il y a quelques mois, j’ai eu la merveilleuse surprise de voir s’installer au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris une exposition au nom prometteur de « Météorites » ! Comme quoi la vie est bien faite, parfois.
Et comme le titre de ce blog peut vous l’avoir fait remarquer, j’ai un petit goût pour les mystères de l’astronomie. Cette exposition avait donc tout pour me plaire, et j’ai pu la visiter récemment. Voilà quelques unes des choses que j’y ai notées et que j’essaierai de réutiliser dans le roman.
L’arrivée d’une météorite
Déjà, il y a une question de vocabulaire. Tout commence avec les astéroïdes, vous savez, ces grandes masses de pierres qui flottent dans l’espace (et causent parfois des soucis dans Star Wars). Les astéroïdes sont le résultat d’agglomérations de roches et de métaux au tout début de l’histoire de notre système solaire. Ils sont globalement logés dans la vaste ceinture d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter.
Il arrive quelque fois qu’il y ait des collisions entre deux astéroïdes. L’impact envoie valser des milliers de morceaux de matière dans l’espace, et certains de ces morceaux trouvent le chemin de notre bonne vieille Terre. A ce stade, on les appelle des météoroïdes – des météorites en devenir, en fait. Lorsque ces météoroïdes entrent à toute allure dans notre atmosphère, elles produisent une traînée lumineuse : le météore. Les petits météoroïdes se consument entièrement dans l’atmosphère, et on parle alors d’étoiles filantes. Les plus gros, dont le météore est visible même de jour, sont quant à eux des bolides. Dans ce cas, on observe une explosion et une boule de feu avant que le bolide ne touche le sol.
Et c’est seulement quand le météoroïde atteint la terre, en perdant l’essentiel de sa masse au passage, qu’on parle de météorite pour désigner les fragments restants. Leur impact peut alors produire un cratère.
Vous suivez toujours ?
Mon roman ne sera pas un traité d’astronomie donc je ne vais pas forcément entrer dans des distinctions aussi précises. Le mot de « météoroïde » serait sans doute assez déroutant pour pas mal de monde, moi-même je ne le connaissais pas avant de voir l’exposition. Mais c’est déjà intéressant d’avoir les mots justes pour distinguer l’astéroïde (qui reste dans l’espace) du météore (le corps en train de chuter) et de la météorite (le résultat de la chute).
Il faut aussi que je note que, si je construis un monde où il tombe beaucoup de météorites, en toute logique le ciel nocturne devrait être plein d’étoiles filantes.
La relation des personnages aux météorites
Un autre aspect intéressant développé dans l’exposition portait sur l’histoire de l’étude des météorites par les humains. Il est amusant de noter que la plupart des civilisations antiques vénéraient ces pierres qui tombaient spectaculairement du ciel, mais qu’à l’ère moderne (après le Moyen-Âge) les scientifiques européens ont complètement remis en cause leur origine. Considérant l’idée que des choses pouvaient tomber du ciel comme une superstition stupide, ils ont inventé toutes sortes d’explications : les météorites se formaient dans les nuages, ou venaient de volcans, voire n’étaient que des illusions d’optiques. C’est seulement au début du XIXème siècle que l’origine extra-terrestre des météorites fut scientifiquement prouvée et admise.
Je situe l’action de Météorites dans un univers steampunk à cheval sur le XVIIIème et le XIXème siècle, et comme les météores font partie intégrante du quotidien je suis partie du principe que la civilisation avait développé l’astronomie avec un peu d’avance. Mais Météorites met en scène la confrontation de deux pays, deux cultures (c’est d’ailleurs aussi le cas dans Le Page de l’Aurore, je ne l’ai pas fait exprès, c’est manifestement un thème qui me tient à cœur). Je pense que je vais donc creuser la représentation que chaque culture se fait des météorites : s’agit-il d’un simple objet scientifique ou d’un signe, d’un message ? D’où viennent-elles ? Et si elles viennent d’ailleurs, qu’y a-t-il au-delà du ciel ?
Le contenu des météorites
Comme je vous le disais, les météorites sont essentiellement constituées de roche et de métal. Certaines sont en fer, et on a découvert que certaines civilisations antérieures à l’Âge du fer (donc avant l’an -1000, comme l’Egypte des pharaons par exemple) avaient appris à travailler le fer météoritique avant même de maîtriser la métallurgie et la fabrication du fer. En soi je trouve ça assez fascinant, mais sans utilité particulière pour mon histoire.
J’avais en revanche trouvé sur Pinterest des images comme celles-ci qui montrent des météorites incrustées d’éléments brillants et très beaux (malheureusement je n’en retrouve pas la source).
J’ai donc imaginé qu’une partie de ma civilisation aurait l’idée d’exploiter les météorites en extrayant de leur cœur des métaux rares et précieux, aux propriétés physiques exceptionnelles. Là-dessus, il semble que je me sois un peu emballée par rapport aux vérités scientifiques … Il existe bien des pallasites, des météorites rares composées de cristaux d’olivine, mais leur intérêt est a priori exclusivement esthétique !
Mais bon, c’est là que la fantasy a tout son charme : c’est mon univers, concrètement j’y fais ce que je veux tant que ça tient debout, et si je décide de cacher des matériaux magiques dans mes météorites, j’ai le droit 😄
Je suis ravie d’avoir vu cette exposition et d’avoir clarifié ma compréhension de ce sujet. Comme les météorites vont être un élément important de l’histoire, je préfère m’assurer de ne pas dire n’importe quoi. Et vous, utilisez-vous des éléments scientifiques dans vos romans ? Comment faites-vous vos recherches ?
J’espère que cette visite vous a plu, n’oubliez pas de remercier le guide à la sortie 😉
Fascinant tout ce rapport aux météorites et l’impact (est-ce un jeu de mot?) que cela aura sur les civilisations.
Ce que j’écris, même en faisant partie du grand genre de l’imaginaire au sens large, est en fait très réaliste. Donc, des recherches? Oh oui. Juste la question de la course à pied devient importante. La différence entre courir nu pied, l’entrainement amateur, les blessures… Le plus dur est d’identifier et de détruire les mythes je crois. Il y a des idées reçues sur tout, il faut être vigilant. Les sources d’informations comme les musées ne sont donc pas à oublier! XD
Tout à fait, c’est intéressant de creuser au-delà de la surface de ce qu’on croit savoir ! Après, ce qui est difficile c’est de trouver un bon équilibre dans la façon dont on va transmettre ces connaissances au lecteur, sans se lancer dans des explications scientifiques sur dix pages
J’aime beaucoup l’idée de départ de ton roman. Je trouve ça fascinant, tout ce qui se passe au-dessus de nos têtes sans que nous en ayons forcément conscience. Est-ce que tu connais le blog https://journalduncurieux.com/ ? Il parle souvent de l’espace etc. Ses articles sont très intéressants.
Oui je le suis, il est très bien en effet ! Merci 🙂
J’adore l’idée ! Et puis, l’espace est un endroit fascinant ^^
Un article très intéressant (et merci à envolee92 de m’avoir cité !).
Si je peux ajouter de l’eau à ton moulin, te lire m’a rappelé, entre autres choses, les bétyles.
Les bétyles, ce sont des cailloux sacrés (très souvent des météorites) qui ont fait l’objet d’un culte sacré, dans les tribus arabes et sémitiques de l’Antiquité. Un prêtre connu d’un tel culte : Héliogabale. Il fut empereur romain de 218 à 222 ap. J-C. Sa vie est quelque peu tragique (et certaines de ses décisions absurdes). Tu peux te renseigner sur Robert Turcan, si tu t’intéresses à ces cultes un peu étranges (et assez méconnus !).
Tu veux un bétyle un peu plus connu? Va à la Mecque. La Ka’ba contient la pierre noire, une relique islamique très importante. Une pierre tombée du ciel, pour montrer à Adam et Eve où s’installer. Le fameux pèlerinage à la Mecque, c’est pour tourner sept fois autour de la Ka’ba, et ces tours prennent pour début et fin…la pierre noire ! Si ça, c’est pas une météorite importante, hein, je ne sais plus quoi te donner comme exemple !
Alors, bon, je ne sais pas si ces informations te seront d’une quelconque utilité pour ton roman. Au pire, tu pourras briller au prochain de famille !
Génial ! Merci beaucoup je vais regarder ça 🙂
J’aime beaucoup l’idée d’utiliser des éléments scientifiques et culturels comme inspiration. J’aimerais parler de rêves dans mon prochain roman (c’est à peu près le seul concept que j’ai pour le moment^^), et j’ai déjà commencé à faire des recherches autant sur les légendes que sur les théories scientifiques sur le sujet. En tout cas les météorites, ça a l’air super intéressant !
Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais quand j’ai eu cette idée au départ mais oui, c’est un bon terrain de réflexion !
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