Dans mon précédent article, je vous ai raconté comment s’était passée ma première expérience du NaNoWriMo. Je voudrais maintenant vous décrire ma deuxième expérience et le bilan que je fais de tout ça.
2016 : le Retour du NaNo
J’ai fini le NaNo 2015 dans un certain état d’épuisement et avec un petit sentiment de « plus jamais ça ! ». C’est réellement une épreuve … Mais quelle satisfaction, aussi ! L’année suivante, ça n’a pas loupé : le virus m’a reprise. Au mois d’août, alors que je venais tout juste de finir le premier jet de Météorites, j’étais encore très hésitante. J’avais un autre projet de roman en attente depuis une éternité (2005 !), mais je n’avais pas du tout commencé à remettre mes idées au propre et à me préparer comme je l’avais fait l’année d’avant. J’avais aussi envie d’embrayer sur le 2ème jet de Météorites, et de me consacrer un peu à une idée de fanfiction qui traînait dans ma tête depuis plusieurs mois.
Mais le NaNo est fourbe et un peu addictif 😉 Plus novembre approchait, plus je recevais de mails et de messages Facebook sur le sujet, et plus ça me démangeait de m’inscrire à nouveau. J’ai envisagé à un moment de tordre un peu le concept du NaNo et d’écrire 50K mots, mais partagés entre mes trois histoires : Météorites, la fanfiction, et l’autre roman que nous appellerons Féérie. Finalement, c’est ce dernier qui l’a emporté et j’ai travaillé exclusivement dessus pendant le mois de novembre : c’est déjà suffisamment compliqué de faire le NaNo sans se déconcentrer en changeant de projet d’un jour à l’autre.
Cette expérience a été plus difficile que la précédente. Je n’avais pas pu prendre d’avance pendant les premiers jours et j’ai passé tout le mois à rattraper tant bien que mal mon retard, ce qui est beaucoup plus stressant. Comme l’année d’avant, la barre des 60% a été redoutable pour mon moral. Quand les journées sont denses et qu’on atteint un certain niveau de fatigue, qu’on aimerait se poser et se détendre avec des activités passives comme des séries, du tricot, de la lecture ou du sommeil, mais qu’on doit justement consacrer chaque moment libre à l’écriture, c’est vraiment un effort.
J’avais si peu de temps pour écrire que je me suis mise à prendre des notes sur mon portable dans les transports, ce que je n’avais jamais tenté avant. Heureusement, c’était moins difficile que ce que je craignais.
50 000 mots ne font pas une histoire*
(*sauf si c’est une nouvelle, bien sûr 😉 )
L’écriture en elle-même m’a aussi posé problème. J’étais moins bien préparée, je n’avais pas de plan de scènes, et j’avançais un peu au hasard, ce qui n’est pas du tout évident pour moi. L’histoire de Féérie était compliquée à gérer car, ayant inventé l’essentiel de l’intrigue à l’âge de 15 ans, autant vous dire que ça ne brillait pas par la maturité ni la complexité des enjeux (en gros, il y avait essentiellement des histoires de cœur). J’avais lu beaucoup de conseils d’écriture qui soulignaient l’importance de mettre du conflit partout et c’est ce que j’ai essayé de faire. Mon roman est devenu de plus en plus sombre, mes personnages agressifs et amers, alors que j’étais partie au départ sur un univers assez poétique. Je ne reconnaissait plus du tout l’histoire que j’avais inventée et je n’étais pas à l’aise avec mon texte.
Aux environs de la moitié du mois, j’ai craqué : j’ai laissé de côté les dernières scènes que j’avais écrites et j’ai déplacé mes personnages dans une autre situation, avec d’autres enjeux, moins de conflit, en essayant de retrouver l’atmosphère féérique et mystérieuse que j’aimais développer dans cet univers. Ça m’a beaucoup soulagée de faire ce choix, même si je me retrouve maintenant avec des morceaux d’histoires incohérents qu’il va falloir rabibocher.
Alors qu’en 2015 j’avais réussi à construire un bon début d’histoire que j’ai complété progressivement dans les mois suivants pour boucler mon premier jet, cette fois-là a plutôt été une expérimentation sur une histoire encore un peu trop bancale. Je suis en quelque sorte partie à la découverte de mes personnages et de mon univers, j’ai essayé de voir dans quelle direction je pouvais les amener. Il me reste encore énormément de travail sur Féérie, à tel point que je me demande aujourd’hui si je vais arriver à faire quelque chose de cette histoire. Je manquais vraiment d’expérience quand je l’ai créée, et je trouve que ça se ressent beaucoup. Je suis attachée à l’univers et aux personnages, mais l’intrigue a de vraies faiblesses et je vais avoir besoin de temps pour en faire quelque chose qui se tienne.
Mon état à la fin du 2ème NaNo
2017 : une année sans NaNo
J’ai joué un moment avec l’idée de participer à nouveau au NaNo cette année, parce que malgré tout je suis un peu masochiste j’aime bien cette expérience. Mais je n’ai pas actuellement de roman qui soit au bon stade pour faire l’objet d’un NaNo : Chevalier est dans une phase avancée des corrections, Météorites en prend tout juste le chemin, et Féérie est déjà parti dans tous les sens, j’ai besoin de me reconcentrer pour le travailler plus en profondeur.
Donc tant pis ! Cette année, mon défi consiste à continuer à écrire tous les jours comme je le fais depuis septembre, et à avancer dans mes corrections. Soyons sage.
Comment faire pour gagner un NaNoWriMo ?
D’après mon expérience, voici quelques qualités qui me paraissent indispensables pour venir à bout d’un mois de NaNoWriMo (n’hésitez pas à me dire en commentaire si vous n’êtes pas d’accord ou si vous pensez à d’autres choses) :
- Eviter d’être trop perfectionniste. La seule façon d’avancer est de faire taire son éditeur intérieur même si on sent que ce qu’on écrit n’est pas du tout fabuleux. Au final, on a souvent de bonnes surprises : une scène qu’on croyait nulle est en fait plutôt bien écrite, et on retrouve parfois des bribes d’idées écrites sur le coup de l’inspiration et dont on ne se souvenait plus
- Être persévérant. C’est quasiment indispensable d’écrire au moins un petit peu tous les jours si on veut atteindre l’objectif, car le retard s’accumule très, très vite. C’est normal de ne pas avoir le temps d’écrire 1667 mots tous les jours, mais il faut s’efforcer à écrire au moins quelques centaines de mots. Une journée de manquée, et c’est déjà l’assurance d’un long week-end de rattrapage
- Ne pas être trop tatillon sur les conditions d’écriture. Justement parce que les journées sont courtes et que dormir c’est important (si, si ! Le NaNo est un marathon, ne brûlez pas votre énergie inutilement), il faut être capable de saisir chaque opportunité de gratter quelques mots. Téléchargez une application de prise de notes et écrivez dans bus ou le métro. Ne créez pas trop de « rituels » avant de vous lancer dans l’écriture : allumer des bougies, de l’encens, de la musique, attendre une heure spécifique ou je ne sais quoi. Soyez bien attentifs à distinguer ce qui vous aide vraiment de ce qui n’est qu’une technique de procrastination 😉
- Avoir le goût des défis, surtout ceux lancés à soi-même. Le NaNo n’est pas une compétition, tout le monde peut gagner. C’est un combat contre soi-même. En ce qui me concerne, j’aime les challenges qui sont juste assez difficiles pour me motiver mais en restant accessibles. Faire une course de 10 kilomètres quand on n’est franchement pas sportive, par exemple. Eh bien pour le NaNo, c’était pareil. La première année, au bout de 3 jours, je me suis rendue compte que je n’arriverais pas à accepter de ne pas réussir, parce que je sentais que j’en étais capable. J’avais fait un bon départ, avec 10 000 mots en 4 jours, et c’était une satisfaction de dingue de voir mon roman ENFIN avancer. Je pouvais y arriver, mais seulement si je restais motivée tout du long. Si je n’avais pas eu un objectif aussi précis et ambitieux que les 50k, j’aurai peut-être jeté l’éponge au bout d’une semaine. Et la 2ème année, eh bien, je savais que j’en étais capable puisque je l’avais déjà fait
Le NaNoWriMo, ange ou démon ?
Personnellement, je trouve que le NaNo a été une expérience très positive malgré l’effort et les sacrifices que ça représente. La première année surtout m’a permis de lancer l’écriture d’un roman qui me motive énormément et que j’ai hâte de corriger pour en faire quelque chose de publiable. L’exercice des 50K mots m’a complètement boostée et m’a donné le coup de fouet qu’il me fallait pour me (re)consacrer vraiment à l’écriture de romans. Je ne serais certainement pas aussi passionnée par l’écriture aujourd’hui si je ne l’avais pas fait.
J’ai donc été surprise de découvrir que certains auteurs avaient beaucoup de reproches à faire au NaNoWriMo. J’ai été particulièrement intéressée par cet article sur le sujet : NaNoWriMo: The Good, The Bad, and The Really, Really Ugly (en français : « NaNoWriMo : le Bon, le Mauvais, et le Très Très Moche »). Je suis finalement d’accord avec un certain nombre de ses remarques donc j’aimerais partager ce débat.
Pour commencer, l’auteur de l’article ne déteste pas viscéralement le NaNo, au contraire, et il en reconnaît les qualités :
- Être entouré par une communauté hyper-motivée et motivante
- S’habituer à écrire tous les jours
- Se mettre à écrire pour de bon quand on ne fait qu’en rêver depuis des lustres
- Il n’y a rien d’autre à gagner que le plaisir d’écrire, qui est revalorisé
- Pour certains auteurs, c’est une part indispensable du processus d’écriture
- Dédramatiser le fait d’écrire de la bouse 😃
Son point principal est de comparer le NaNo à un marathon : si vous n’en avez jamais fait, ne vous lancez pas dedans sans préparation ! Vous pouvez en sortir blessé, voire complètement dégoûté de l’écriture. Voici les principaux défauts qu’il avance :
- Ça ne dure qu’un mois, alors que l’écriture est un effort qui doit se maintenir toute l’année si on veut être efficace
- Certains participants traitent le résultat de leur NaNo comme un roman abouti et ne veulent pas s’ennuyer à le corriger ni à le compléter (j’ai déjà dit que j’étais d’accord pour trouver ça aberrant)
- La limite de 50K mots est arbitraire, et certains s’imaginent que leur idée de roman doit tenir dans ce format
- C’est important de ne pas avoir besoin du NaNo pour écrire, mais de pouvoir le faire n’importe quand
- L’accent est trop mis sur le nombre de mots et néglige complètement les autres éléments du processus d’écriture (les recherches, les corrections, etc.)
Et pour finir, le problème principal : le NaNo, c’est (souvent) beaucoup trop difficile
- Se forcer à écrire dans la douleur peut dégoûter de l’écriture
- 80 à 85% des participants n’atteignent pas l’objectif parce qu’ils ne s’étaient pas rendus compte de ce que ça représentait, et vivent ça comme un échec
- Le résultat d’un NaNo est généralement très mauvais en termes de qualité, ce qui peut être vraiment décourageant après un mois d’effort
Au final, je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il faut être prudent avant de se lancer dans un NaNo. C’est un exercice qui ne marche pas pour tout le monde, et c’est parfaitement normal ! Comme je l’ai dit dans l’un de mes premiers articles, chacun écrit différemment et l’important est de trouver ce qui marche. Si vous êtes plutôt perfectionniste et que vous n’arrivez pas à sacrifier la qualité de ce que vous écrivez, pas de souci. Si vous n’avez pas le temps d’écrire tous les jours pendant un mois, pas de souci. Si vous vous accrochez jusqu’au bout mais que vous n’atteignez quand même pas les 50K, pas de souci. Il ne faut vraiment pas se mettre des objectifs arbitraires si on ne le sent pas. Moi, ça me motive et ça marche. Mais ce n’est pas forcément votre cas.
PS : L’article est issu de l’excellent blog « Writing about Writing« , dont je vous recommande en particulier la page Facebook, très riche en memes hilarants sur l’écriture 😉 En revanche, c’est tout en anglais.
Salut 🙂
Alors déjà je te remercie car grâce à ton article je viens de lire 3 blogposts sur « Writing about Writing » et j’ADORE ça manière d’écrire et son humour ce type est génial …
Je participe au NaNo cette année pour la 1ere fois même si j’en avais entendu parler avant. J’avais déjà remarqué pas mal des défauts évoqués (le côté arbitraire de plein de règles, l’hypocrisie du « c’est gratuit mais vous devez acheter plein de trucs pour être cool » etc) mais je n’avais jamais pensé au côté délétère pour le participant de se sentir dégouté ou déprimé à la fin. Je trouve son et ton articles très interessant là dessus.
Moralité : prendre ce qu’on aime dans le NaNo et ne pas se prendre la tête avec le reste 🙂
Hello 🙂 Contente que Writing about Writing te plaise, je le trouve fabuleux moi aussi.
Bon courage pour ton NaNo ! Tu as raison il y a aussi le côté merchandising un peu trop développé (à l’américaine) qui est un peu lourd. J’espère que ce sera une bonne expérience pour toi.
(oups dsl pour les fautes d’orthographe, je n’arrive pas à éditer mon commentaire…)
la prochaine fois je me relierai avant d’envoyer XD
Je te trouve très dure de dire que 50.000 mots ne font pas une histoire. Généralement, d’après ce que j’ai pu trouver comme information, on considère qu’un texte peut être considéré comme roman à partir de 50.000 mots.
Alors oui, selon le genre dans lequel on écrit, 50.000 mots ce n’est pas suffisant mais une histoire en 50.000 mots, ce n’est pas une nouvelle.
Sinon, tout le reste de l’article est très intéressant et exprime bien pourquoi le NaNo n’est pas fait pour moi : avancer à mon rythme est déjà bien, je profite un peu de l’émulation mais je risque trop d’être dégoûtée car je sais que je n’arriverais pas au bout si je m’y tentais. ^^
Je suis désolée si ce point t’a choquée. La très grande majorité de ce que je lis (et écris) est sur un format plus long, peut-être que ça biaise mon jugement. Donc pour ce qui est de mon cas personnel, mon histoire ne pouvait pas être racontée en 50k mots.
Merci pour ton commentaire en tout cas 🙂
C’est moi qui suis désolée, je l’ai un peu pris pour moi et j’ai été agressive dans ma réponse.
Ce que je voulais dire c’est que même si 50.000 mots ne font pas obligatoirement une histoire, un texte de moins de 50.000 mots peut être un roman.
Mais je suis d’accord que pour un roman de fantasy, 50.000 mots ce n’est souvent pas beaucoup ^^
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Ta suite d’article me parle, car cette année c’était mon deuxième NaNo, le premier avait été en 2016. Et cette année j’ai complètement abandonné au bout de la première semaine, il faudra que je fasse un bilan de cette expérience pour en faire quelque chose qui peut-être aidera quelqu’un d’autre à ne pas culpabiliser de ne pas réussir le défi. L’important, au final, c’est d’avoir écrit, que ce soit moins, que ça soit hors NaNo, juste écrire.
Au final je n’ai écrit « que » 10 pages de mon roman, mais en les relisant hier je suis très satisfaite de ces dix pages. Il y aura des choses à revoir, à remettre en place, mais elles sont bien écrites. Un peu comme toi avec Feerie, mon précédent NaNo ne souffrait pas tant d’un premier jet tout dégueux (parce que la qualité d’un premier jet s’améliore beaucoup avec l’expérience de la correction et de la critique aussi), mais d’un côté épars. Je n’avais pas de plan solide, et par moment j’écrivais des scènes qui n’avaient rien à voir avec le chapitre en cours, mais qui devraient s’insérer plus loin. Je pense qu’il y a moyen d’en faire quelque chose pour toi, mais certaines histoires demandent d’être pensées et écrites simultanément, et penser prend du temps.
Bon courage pour tes corrections et réécriture en tout cas !
Merci ! C’est vrai que le plus important est d’écrire et aussi, dans le cas d’histoires complexes, de se poser les bonnes questions. Comme j’ai tendance à écrire de façon assez linéaire, ça me perturbe pas mal quand je n’arrive plus à suivre le fil et que je me mets à écrire des scènes sans lien avec le début. Il va me falloir du temps pour digérer tout ça !
Bon courage à toi avec ton roman, et félicitations déjà pour ces dix bonnes premières pages 🙂
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je suis nouveau sur ce site et j’avoue que je ne comprends absolument pas de quoi vous causer. Le nano quoi t’est ce? nanowrimo encore moins. Moi comme auteur débutant je parle une langue qui s’appelle le français je déteste les anglicismes et pire encore le franglais et cette façon de vouloir être a la page en mettant du British quand il y a de si beau mots dans la langue de molière. Faites des efforts ou vous parlez complètement en anglais ou en français mais arrêtez de mélanger.
Bonjour ! Le NaNoWriMo est un défi d’écriture qui consiste à écrire 50000 mots en un mois. Il a été inventé aux États-Unis et son nom n’a pas été traduit en français.
Bonne journée 🙂
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