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Lu récemment : « Le Chrysanthème Noir », suite et fin d’une enquête steampunk

    Le Chrysanthème Noir est la seconde partie d’un diptyque steampunk de l’auteur Feldrik Rivat, paru aux Editions de l’Homme Sans Nom (chouette maison à qui on doit également la série Le Sang des Princes dont je vous ai parlé il y a quelques temps). J’ai acheté ces romans à la Comic-Con et je vais essayer de vous présenter la série avec un minimum de spoilers.


    De quoi parle Le Chrysanthème Noir

    L’histoire se passe à Paris, à la fin du XIXème siècle, sur fond de construction de la Tour Eiffel. Elle met en scène une enquête menée par deux policiers sur des mystérieuses histoires de profanation de cimetières, de transport de cadavres et de résurrection des morts.

    Rien ne prédestinait le taciturne inspecteur Lacassagne à devenir le partenaire du jovial Bertillon, mais pour une affaire aussi étrange, la police doit mobiliser ses meilleurs éléments. Pourtant, l’investigation ira bien au-delà d’une simple comédie …

    Impression générale

    J’ai un vrai problème avec ce livre. J’ai vraiment beaucoup aimé le début et j’avais commencé à vous rédiger une critique dithyrambique, et puis… vers les deux-tiers, certains problèmes dans l’écriture ont commencé à me chiffonner. Et quand la fin est arrivée, j’ai l’ai trouvée extrêmement décevante. Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, j’ai eu l’impression de n’avoir rien compris à ce que les personnages cherchaient à obtenir. Tout ça m’a mise bien mal à l’aise. Je vais essayer de vous parler du livre objectivement, et vous laisser vous faire une idée.

    J’avais gardé un bon souvenir du tome 1 et j’ai d’abord été heureuse de retrouver la série : le tome 2 faisait clairement partie de ces livres que je n’avais pas du tout envie de lâcher une fois plongée dedans. C’est bien écrit, c’est vif, l’intrigue policière est prenante, les personnages sont (presque tous) bien construits, l’atmosphère de ce Paris steampunk très bien rendue. Mais c’est avec le fond de l’histoire que j’ai un problème : je n’accroche pas avec les valeurs scientifiques et morales défendues par l’auteur, ni avec la construction du dénouement qui m’a paru fortement tiré par les cheveux.


    Ce que j’ai le plus aimé dans Le Chrysanthème Noir

    • Le style est superbe, j’ai vraiment l’impression d’avoir pris un cours d’écriture en lisant ce livre. Chaque personnage paraît vraiment vivant, avec sa voix particulière dans les dialogues et sa personnalité qui est enrichie par tout un tas de détails à la fois justes et discrets. Par exemple, on apprend au début du tome 2 qu’un des personnages dont on suit le point de vue est au régime, et au milieu de certaines scènes d’enquête on va avoir ses réflexions sur le fait que le café dont il s’est contenté le matin ne lui remplit pas l’estomac, ou que ses pérégrinations à pied dans Paris lui redonnent la ligne en lui permettant de faire de l’exercice. Il y a aussi beaucoup d’utilisation d’argot quand on croise des personnages de milieu populaire (avec honnêtement pas mal de mots que je ne connaissais pas), mais c’est utilisé de façon assez habile pour que ça ne paraisse pas artificiel
    • Les deux personnages principaux, l’inspecteur Eudes-Anatole Faust Lacassagne et son padawan Louis Bertillon laissent une forte impression. Très différents par leur caractère et leur allure, ils ont une forte ressemblance avec le duo Sherlock Holmes / John Watson, mais avec suffisamment d’originalité dans le ton pour que ça ne soit pas pesant. Chacun est attachant à sa manière. Autant Lacassagne a le parfait profil de l’homme froid, brillant mais tourmenté par des secrets personnels, autant Bertillon est désarmant de gentillesse comme de bonne volonté. Dans le tome 2 on découvre aussi un 3ème protagoniste, le Chef de la Sûreté Marie-François Goron, qui apporte la perspective plus « normale » d’un personnage moins caricatural, pragmatique et bourru

    Ce qui m’a dérangée

    • La thématique ésotérique : ces histoires de sociétés secrètes, de cadavres et de fantômes, ce n’est pas vraiment mon truc
    • Le personnage de la méchante : brillante mais sadique et nymphomane, elle est plutôt caricaturale. Entre elle et une autre héroïne – qui, au contraire, a des tendances Mary-Sue (belle, intelligente, rusée, douée au combat et pour les langues étrangères…) -, je trouve que les personnages féminins sont les moins réussis
    • L’intrigue m’a paru un peu floue. Le rythme d’écriture fait qu’on a toujours envie de tourner la page pour connaître la suite, mais par moments je m’y perdais car plusieurs enquêtes sont menées en parallèle par différentes personnes, et je finissais parfois par ne plus suivre qui cherchait quoi exactement. D’autant que les pistes sont brouillées : certains personnages semblaient appartenir à un camp alors qu’ils travaillent en fait pour un autre. J’avais donc du mal à bien comprendre ce qu’ils cherchaient à accomplir, je pense que ça aurait mérité d’être clarifié. Après, c’est peut-être dû au fait que j’ai lu le livre assez lentement
    • La fin était, à mes yeux, complètement incohérente avec les motivations des personnages – ou alors c’est que je n’ai rien compris à ces motivations, ce qui en soi est un problème aussi car le signe d’un manque de clarté. Difficile de vous expliquer mes réticences sans y mettre un peu de spoilers (donc si vous ne voulez rien savoir, passez au paragraphe suivant) : j’ai passé tout le roman à croire que les héros s’efforçaient de démolir un système, qui personnellement me paraissait ridicule et monstrueux, alors qu’au final ils l’embrassaient sans hésitation. Donc non seulement je n’ai pas compris quels étaient les objectifs réels de ces personnages, mais je suis incapable de les partager et de me réjouir qu’ils les atteignent

    Note

    Au milieu du livre, j’aurais mis 4/5, j’avais sincèrement envie de relire le premier tome et d’aller découvrir les autres romans de Feldrik Rivat, dont vous pouvez découvrir le site web ici.

    Après l’avoir terminé, je suis obligée de rétrograder la note à 3/5, l’écriture est très réussie mais pour le reste j’ai vraiment été déçue par l’histoire

    Grille d'évaluation : 3/5

    Crédits image : Babelio

    7 commentaires sur “Lu récemment : « Le Chrysanthème Noir », suite et fin d’une enquête steampunk”

    1. Ah dommage, je suis plutôt à la recherche de romans steampunk, mais ni les sociétés secrètes ni les personnages féminins caricaturaux ne me donnent très envie.. Je lirai peut-être le premier par contre !

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