Comment faire pour auto éditer un livre numérique ? Entre novembre et janvier dernier, j’ai publié trois nouvelles et un roman en ebook sur la plateforme KDP d’Amazon. Ces expériences m’ont permis d’apprivoiser le monde de l’autoédition et d’apprendre, en pratique, comment procéder. Dans cet article, je vous partage quatre enseignements clés que j’ai retenus pour auto éditer un livre en numérique.

Comportez-vous comme un auteur professionnel
Que vous écriviez à plein temps ou non, que vous soyez autoédité ou publié par une maison d’édition, votre lecteur, au fond, il s’en moque. Tout ce qu’il veut, c’est passer un bon moment de lecture.
Et pour ça, c’est important que vous adoptiez une approche professionnelle.
Écrivez une bonne histoire
La base de la base, c’est de produire un bon roman.
Bien sûr, “bon” est un concept extrêmement abstrait en littérature, et aucun livre au monde ne fera jamais l’unanimité, jamais.
Mais si vous connaissez ce blog, vous savez qu’il y a quand même des techniques d’écriture qui permettent de créer :
- Une intrigue cohérente et captivante de bout en bout,
- Des personnages crédibles et attachants,
- Un univers qui fasse voyager vos lecteurs,
- Un style qui leur procure des émotions puissantes, etc.
Vous sentez que votre texte a besoin d’aide sur ces aspects ? Je vous donne rendez-vous dans le Manoir Littéraire pour passer à l’étape supérieure (cliquez ici).
Faites corriger votre texte
Même le meilleur roman du monde fera fuir les lecteurs s’il est bourré de fautes d’orthographe au point d’en devenir illisible.
Vous êtes fâché avec le Bescherelle ? Aucun problème ! Votre travail d’écrivain, c’est d’écrire des histoires. Corriger les fautes, c’est le job de votre correcteur ou correctrice.
Mais s’il vous plaît, recrutez-en un·e.
Faites au moins appel à votre grand-oncle qui est prof de français, ou au plus grammar nazi de vos potes.
D’abord, parce que c’est une marque de respect pour vos lecteurs. Mais aussi parce que c’est un prérequis indispensable pour que votre livre reçoive un bon accueil.
Créez un bel objet
Réaliser une mise en page soignée et une couverture professionnelle ne sont peut-être pas non plus des talents innés chez vous (chez moi non plus, ça tombe bien).
Mais est-ce qu’en tant que lecteur, vous seriez attiré par un livre avec une couverture bricolée sur Paint, des marges rachitiques, des numéros de pages incohérents ou des polices fantaisistes que vous arrivez à peine à lire ?
Je ne pense pas.
Même si c’est “seulement” un livre numérique, il mérite un travail soigné.
Là encore, je vous encourage vivement à, au choix :
- Faire appel à un graphiste dont c’est le métier.
- Utiliser des modèles préformatés (ça existe pour la mise en page comme pour la couverture), comme par exemple avec Canva, Bookbrush, Atticus, ou sur les sites de 2li, Books Covered… Il y en a des tas.
- Vous former vous-même, si vous en avez le temps et que ça vous plaît (en tout cas pour la mise en page – faire sa couverture soi-même est très déconseillé si vous n’êtes pas graphiste)
Quant aux démarches légales, elles sont (pour l’instant) encore légères sur le livre numérique : les plateformes de vente vous proposent généralement un ISBN gratuit (mais qui leur est propre, vous ne pourrez pas l’utiliser ailleurs). Et le dépôt légal à la BNF n’est pas obligatoire pour le moment, même si ça pourrait changer prochainement – dans le doute, demandez-leur.
Visez la bonne cible
Souvent, on veut que son livre plaise à un maximum de monde. Sauf que viser tout le monde, en fait, c’est ne viser personne.
Vous serez bien plus pertinent et efficace en indiquant très clairement à quel genre littéraire votre livre appartient et quel âge de lectorat il vise : plutôt romance contemporaine young adult, aventure fantastique pour la jeunesse, ou roman feel good pour adultes ?
4 éléments principaux doivent permettre à votre livre de crier à ses lecteurs idéaux “Coucou, je suis fait pour vous !” :
- La couverture – encore elle, eh oui ! C’est tout un art. La couverture doit informer très clairement sur le genre littéraire et le type d’histoire de votre livre. Elle doit aussi être lisible : n’oubliez pas que dans les résultats de recherche des plateformes de vente en ligne, les couvertures n’apparaissent que comme des petites vignettes.
- Le résumé, c’est-à-dire la description qui figure habituellement en 4e de couverture. Lui aussi doit rassurer rapidement le lecteur sur le genre de votre récit et la présence d’éléments marquants, comme des loups-garous, un road trip entre copains, ou un dîner de Noël en famille
- Les catégories dans lesquelles vous allez lister votre livre (et qui correspondent un peu aux rayonnages des librairies)
- Les mots-clés que vous allez renseigner en le mettant en ligne (et que vous allez subtilement glisser dans le résumé, tant qu’à faire).
Rendez votre livre visible
Votre livre est tout beau, tout neuf, mais j’ai une triste réalité à vous annoncer : il ne se vendra pas tout seul.
Certains auteurs croient qu’il suffit de mettre un livre en ligne sur Amazon pour que les lecteurs affluent. Mais ça n’est pas si simple.
Aujourd’hui, il y a des centaines et des centaines de milliers de livres disponibles. Pour que le vôtre se démarque, faites savoir qu’il existe ! Sans aller jusqu’à spammer la Terre entière ou inonder tous les réseaux sociaux du monde avec votre annonce, c’est important de communiquer sur la sortie de votre livre.
Avant, pour faire du teasing, partager la couverture et le résumé, annoncer la date de sortie, dévoiler des extraits.
Pendant, pour célébrer l’événement, peut-être partager une promotion de lancement.
Après, pour partager les retours de vos premiers lecteurs, ou des anecdotes sur vos personnages, vos sources d’inspiration…
Et encore après, pour continuer à tisser des liens avec vos lecteurs potentiels ! Parlez du prochain roman sur lequel vous travaillez ou de ce qui vous a poussé·e à écrire, partagez vos lectures et interrogez vos abonnés sur les leurs, etc.
Si vous communiquez avec spontanéité et sincérité, vous finirez par y prendre goût ;).
Un point utile : comme la fiabilité et la pérennité des réseaux sociaux n’est pas toujours garantie, commencez le plus tôt possible à collecter les adresses emails de vos lecteurs (actuels ou potentiels) et échangez avec eux dans le cadre d’une newsletter.
Vous ne savez pas par où commencer ? Ça tombe bien, j’ai une série d’articles pour vous : Comment créer une newsletter.
Formez-vous
Se lancer dans l’autoédition demande de monter en compétence sur énormément de métiers à la fois. L’écriture, bien sûr, mais aussi l’entrepreneuriat, le graphisme, la comptabilité, le marketing, la communication, parfois le design de site web, le community management, le SEO, la gestion de prestataires ou de services presse, la vente, la gestion administrative et juridique…
Des tas de questions se posent : sur quelle plateforme de diffusion mettre son livre ? Sous quel statut déclarer ses revenus ? Comment faire si mon livre ne se vend pas ?
Pour faire face à tout ça, j’ai deux derniers conseils à vous donner :
- N’attendez pas que tout soit parfait pour vous lancer, parce que tout ne sera jamais parfait, et que vous apprendrez énormément en faisant les choses en vrai.
- Formez-vous en continu, parce que les techniques évoluent sans cesse. J’ai récemment lu deux livres complémentaires et très instructifs : Vendre son livre quand on n’a pas le temps (et pas d’argent), de Jérôme Vialleton, et Autoédition : à vous de jouer !, de Nathalie Bagadey (lien partenaire).
Si vous débutez, ces livres sont une bonne façon de tester la température de l’eau et de poser des fondations solides avant d’aller plus loin.
Cet article vous a plu ? Partagez-le à d’autres auteurs qui veulent se lancer dans l’autoédition numérique !
Pourquoi vous n’indiquez pas des logiciels de correction comme : Le Robert correcteur – Antidote ? N.B.: Merci pour vos conseils sur l’édition numérique !
Merci pour ce commentaire ! Je considère que ces logiciels, même s’ils sont très utiles, ne suffisent pas à repérer toutes les fautes et les incohérences dans un texte. Le regard d’un autre humain reste pour moi essentiel 😉
Néanmoins, je suis fan d’Antidote que j’utilise beaucoup. J’en avais parlé dans cet article : https://www.lastreetlaplume.fr/2018/08/27/antidote-la-rolls-des-logiciels-de-correction/
Qui donc, a les moyens de se « payer » un correcteur ? Pour 400 à 700 €, les auteurs ne se bousculent pas au portillon ! Une bonne connaissance des fondamentaux de la langue française + des correcteurs comme Antidote, permettent d’obtenir un résultat acceptable. Malheureusement, les bacheliers et les universitaires font encore des fautes… Si, si, je l’ai constaté ! Notre modèle d’éducation revu et transformé par chaque nouveau ministre de l’Éducation, y est pour quelque chose…
De bons conseils, en effet ! 😊 Merci de m’avoir citée !
Belle journée et merci à mon assistante Val qui m’a donné le lien vers cet article ! 👍
Avec plaisir ! Bonne journée à toi et à Val 🙂
« Rendez votre livre visible » : c’est clairement sur ça que j’ai eu le plus de mal, personnellement 😅. Faudra vraiment que je me forme là-dessus avant de sortir mon prochain livre 😁
Et sinon oui, bien sûr il faut faire corriger son texte et payer pour une couverture de qualité. S’auto-éditer, ça a un prix. On est en concurrence avec les publications traditionnelles, alors il faut assurer la qualité ; tout à fait d’accord !
Merci pour ton commentaire !
Le marketing du livre c’est presque un métier à part entière et c’est clair que ça mérite de s’y former. Je suis moi-même encore en plein apprentissage !