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Bilan du Printemps de l’Imaginaire Francophone 2020

    Nous voilà en juin, c’est donc la fin de l’édition 2020 du Printemps de l’Imaginaire Francophone. Si vous avez un trou de mémoire, les règles du challenge sont présentées dans cet article.

    Ces trois mois de lecture, ça a été quelque chose ! J’ai fait de belles découvertes, mais je me suis aussi pris la tête sur des lectures qui ne m’ont pas du tout plu – dont une que j’ai fini par abandonner, ce que je ne fais jamais d’habitude.

    Bilan du Printemps de l'Imaginaire Francophone de 2020

    Les bonnes surprises du Printemps de l’Imaginaire Francophone

    Commençons par le meilleur, qui a aussi été ma première lecture du challenge.

    Le Complot des Corbeaux, tome 1 des Sœurs Carmines, d'Ariel HolzlLe complot des corbeaux, tome 1 des Sœurs Carmine, d’Ariel Holzl, dont j’ai fait la chronique ici. Ce premier tome m’a vraiment enchantée par son style vivant, son univers haut en couleurs et ses trois sœurs inoubliables

     

    Obédience, tome 1 de "Lames Vives", d'Ariel HolzlToujours chez Ariel Holzl : Obédience, tome 1 de la série Lames Vives. J’ai mis un brin de temps à rentrer dans l’histoire, car l’univers est riche et d’un abord un peu complexe (beaucoup de mots inconnus).

    Mais ensuite, j’ai vraiment bien accroché et j’ai dévoré les derniers chapitres. L’intrigue est efficace et les personnages enchaînent des aventures inattendues, qui laissent présager une suite très intéressante.

     

    Les Rhéteurs, tome 1 : Anasterry, d'Isabelle BauthianAnasterry, tome 1 des Rhéteurs, d’Isabelle Bauthian. J’avais ce livre dans le viseur depuis le PIF de l’an dernier, où il avait été recommandé par le blog Les Lois de la Page Blanche. C’était également une très belle découverte de fantasy.

    Tout était bien construit : l’univers idyllique d’Anasterry face à la menace des monstres d’Outre-Civilisation, les personnages équilibrés et pleins de profondeur, l’intrigue qui gagne progressivement en complexité. Dans l’ensemble le roman se lit agréablement.

    J’ai trouvé le mode de narration intéressant, avec l’alternance entre une intrigue linéaire et des scènes isolées prises quelques années auparavant, pour montrer l’évolution du protagoniste

    Un Eclat de givre, d'Estelle FayeUn éclat de givre, d’Estelle Faye. J’ai d’abord beaucoup apprécié la référence que le titre fait au conte de la Reine des Neiges (et non au film d’animation), car j’aimais beaucoup ce conte et ces illustrations quand j’étais petite.

    C’est surtout l’univers post-apocalyptique parisien proposé dans ce roman qui m’a marquée. Contrairement ce qu’on voit souvent en SF, ce n’est pas un monde industriel et robotique ni un désert dévasté (en tout cas, pas complètement), mais un lieu plein d’âme et frôlant le fantastique. J’ai eu plaisir à naviguer entre les vignes de Montmartre, le périphérique transformé en marécage, le quartier Denfert-Rochereau en Cour des Miracles peuplée d’anges et de démons, la Défense en ruines et son centre commercial devenu un temple pimpant et propret en l’honneur du XXème siècle disparu.

    Si l’intrigue ne m’a pas laissé un souvenir impérissable et si le dénouement m’a paru un peu précipité, j’ai bien aimé le personnage principal de Chet, qui chante du jazz en robe du soir et s’attire les ennuis comme les histoires d’amour ratées.

    J’ai aussi eu des coups de cœur pour quelques BDs :
    Le grand méchant renard, de Benjamin RennerLe grand méchant renard, de Benjamin Renner. Je voulais lire cette BD depuis longtemps et elle m’a valu un bon fou rire. Je le relirai sûrement avec grand plaisir ! C’est l’histoire d’un renard qui veut croquer des poules, sauf qu’il est nul.


    Rat et les animaux moches, de Sibylline, Capucine et Jérôme d'AviauComme la précédente, Rat et les animaux moches, de Sibylline, Capucine et Jérôme d’Aviau, avait été recommandé par le compte Twitter « Le libraire se cache« . Comme la précédente, je l’ai adorée. L’histoire de Rat et des autres animaux est pleine de tendresse et de petites touches d’humour. Ce sont des BDs pensées pour les enfants mais elles se dévorent à tout âge


    Le Detection Club, de Jean HarambayLe Detection Club, de Jean Harambay, m’a moins convaincue. Je ne suis pas une grande adepte du genre policier donc je pense que j’ai loupé pas mal de références. Et je ne suis pas très fan de ces ambiances où on analyse froidement des scènes de meurtre. Je préfère les animaux bêtes et/ou gentils ❤️


    Les grosses déceptions

    Le Goût de l'Immortalité, Catherine DufourLe goût de l’immortalité, de Catherine Dufour. C’était le premier roman que je lisais de cette autrice, sur laquelle j’avais entendu beaucoup de compliments. Je n’ai pourtant pas trop accroché au roman. Le style est maîtrisé et très travaillé, mais sans doute trop pour moi : il y a des passages entiers où, entre vocabulaire chinois, futuriste et apocalyptique, je n’ai tout simplement rien compris.

    J’ai eu du mal aussi à rentrer dans l’histoire, ou plutôt les histoires, car il y en a une encapsulée dans la première, ce qui m’a beaucoup déroutée. Je ne suis pas une grande lectrice de SF et cet univers sombre, pollué, sordide et cruel ne m’a vraiment pas emballée. Pas plus que l’héroïne, amère et cynique. C’était donc une déception pour moi, mais j’espérais apprécier davantage la plume de l’autrice dans ses romans d’autres genres…

    Entends la nuit, de Catherine DufourMalheureusement, ça n’a pas été le cas avec Entends la nuit, que j’ai carrément arrêté au bout des deux tiers. Ce livre est présenté comme un anti-Twilight, mais la parodie doit être trop bien réussie parce que je l’ai finalement trouvé… pire que Twilight.

    Je ne me suis pas attachée à l’héroïne qui ne savait jamais ce qu’elle voulait. Sa romance avec son amant puissant-maléfique-supernaturel m’a parue tirée par les cheveux et surtout très malsaine, puisque des sujets de viol sont évoqués tranquillou sans que ça pose de problème. J’ai eu aussi beaucoup de mal avec les montagnes russes des registres de langage, puisqu’on alterne constamment le soutenu et le vulgaire.

    Bref, je pense faire une pause avec Catherine Dufour pour quelques temps. J’ai décidément trop de mal à rentrer dans son univers. Il me reste tout de même la biographie d’Ada Lovelace dans ma PAL. Et à voir la différence entre les deux romans que j’ai lus, je ne peux qu’espérer que ce livre-là soit lui aussi dans un tout autre genre.

     

    undefinedLe chant des cavalières, de Jeanne-Mariem Corrèze. On est ici en plein dans la fantasy et les dragons, avec un style théâtral et fort en émotions. Ce livre était un cadeau et j’en avais entendu parler par ailleurs, je m’attendais donc à passer un bon moment. Mais cette lecture m’a plutôt ennuyée et j’ai eu beaucoup de mal à en venir à bout.

    En cause : le style beaucoup trop pompeux et mélodramatique à mon goût (avec ma bête noire personnelle : le passé simple dans les dialogues), l’univers un peu trop classique et l’héroïne adolescente que j’ai jugée insupportable. Toujours les nerfs à vif, toujours au bord des larmes ou de la crise de nerfs à cause d’un regard de travers, bref, pas vraiment le type auquel j’arrive à m’attacher.
    Voici ma critique sur Babelio.


    Cependant, ce livre a reçu par ailleurs beaucoup de critiques positives (comme sur le blog Les Chroniques du Chroniqueur), je vous invite donc à les lire pour vous faire votre propre avis. C’est aussi le cas d’Entends la Nuit, ce qui m’a valu pas mal d’interrogations.


    Les valeurs sûres

    Heureusement, au milieu de ces déceptions j’ai eu le grand plaisir de retrouver l’univers des Mémoires du Grand Automne, de Stéphane Arnier, que j’avais découvert l’an dernier.

    Cette fois, je l’ai exploré à travers trois nouvelles pleines de charme qui se situent en amont de l’histoire du roman : Comme une feuille dans le vent, tout mignon, Le Vent de Line, dans un style plus sombre et Seuls les cailloux ignorent la peur, qui aborde des sujets de phobie et de deuil avec beaucoup de justesse. Des petites fanfictions d’auteur, en somme.

    J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver cette ambiance douce mêlée de tragédies, ces personnages pleins de cœur et de reliefs, cet univers dominé et structuré par un arbre immense.

    undefinedEt comme j’étais triste de n’avoir rien lu de Jaworski cette année, j’ai attaqué à la fin du mois Chasse royale, le tome 2 de la saga Rois du monde, de Jean-Philippe Jaworski.


    Bilan du challenge

    Avec 13 lectures, j’atteins le grade de Mage Erudit !

    Et voici mes résultats sur les différents défis :

    1. Lire un-e auteur/-trice européen-ne francophone qui n’est pas français-e >> c’est encore KO cette année
    2. Lire un-e auteur/-trice canadien-ne francophone >> KO
    3. Lire un livre en rapport avec le printemps ou qui vous fait penser au printemps (par un titre qui rappelle le vent ou la nature ; l’histoire qui se passe au printemps ; la couverture avec de la nature ou des fleurs…) >> Le Grand Méchant Renard, Rat et les animaux moches, Comme une feuille dans le vent, Le Vent de Line, Seuls les cailloux ignorent la peur
    4. Lire un livre d’au moins 500 pages >> KO
    5. Lire une nouvelle ou un recueil de nouvelles >> Comme une feuille dans le vent, Le Vent de Line, Seuls les cailloux ignorent la peur
    6. Lire un livre autoédité >> Comme une feuille dans le vent, Le Vent de Line, Seuls les cailloux ignorent la peur
    7. Lire un livre d’une petite maison d’édition >> Tout dépend de ce qu’on appelle « petite », mais je pense que non
    8. Lire un récit avec un personnage principal féminin >> Le complot des corbeaux (Merryvère), Obédience (Minah), Le goût de l’immortalité (??), Entends la nuit (Myriame), Le chant des cavalières (Sophie), Comme une feuille dans le vent (Maari), Le Vent de Line (Bertta)
    9. Lire un livre écrit par une autrice >> Anasterry (Isabelle Bauthian), Un Eclat de Givre (Estelle Faye), Le goût de l’immortalité et Entends la nuit (Catherine Dufour), Le chant des cavalières (Jeanne-Mariem Corrèze), Rat et les animaux moches, (Sibylline et Capucine)
    10. Continuer/Terminer une série >> J’en ai surtout commencé, à l’exception de Chasse Royale
    11. Lire une relique de votre PAL >> Je crois que Le Grand Méchant Renard était le plus ancien
    12. Lire un livre d‘un auteur ou d’une autrice que vous avez découvert-e au cours du challenge de cette année ou des années précédentes (Dans les PAL ou les suggestions des autres participant-e-s, par exemple) >> Anasterry (Isabelle Bauthian), Comme une feuille dans le vent, Le Vent de Line, Seuls les cailloux ignorent la peur (Stéphane Arnier)
    13. Se faire choisir un livre dans sa PAL au hasard ou par une autre personne. >> KO
    14. Lire un livre qui parle d’une créature légendaire (griffon, sirène, dragon, kelpie, basilic, dullahan…) >> Duncan Vane, dans Entends la Nuit, est un lémure (les dieux mânes de la Rome antique)
    15. Lire un livre en rapport avec le folklore celte/breton/gaulois (par exemple : réécriture de la matière de Bretagne ou des contes et légendes de nos contrées ; des récits qui parlent de fées, de druides, de dieux et déesses celtes…) >> Le chant des cavalières. Avec une héroïne qui s’appelle Sophie Pendragon, difficile de faire plus arthurien ! Et Chasse royale

    Je vais maintenant prendre une petite pause avec la littérature de l’imaginaire francophone. J’ai bien envie d’attaquer les livres de The Witcher ! Et je compte aussi lire quelques classiques dans le cadre du Challenge Solidaire.

    Mais je n’en resterai pas éloignée très longtemps, surtout que je me suis rendue compte que j’avais un petit problème avec les séries. Entre celles d’Ariel Holzl, Les Rhéteurs mais aussi Les Mystères de Larispem que j’avais découvert l’an dernier, il serait temps maintenant que j’aille au-delà des premiers tomes.

    Et pour l’année prochaine, j’aimerais bien quelques recommandations d’auteurs francophones mais non français ! (sachant que j’ai déjà terminé La Passe-Miroir)

    De façon générale, l’actualité me rappelle qu’il est plus que temps que j’intègre davantage de diversité et de représentation dans mes lectures, pour entendre d’autres voix.

    Qu’est-ce que vous me conseillez ?

    4 commentaires sur “Bilan du Printemps de l’Imaginaire Francophone 2020”

    1. Je suis bien désolée que Le Chant des Cavalières ne t’ait pas plu… J’ai tapé à côté pour cette fois !
      Il attend dans ma liseuse, je vais le lire malgré tout pour me faire mon avis.

      J’ai beaucoup aimé les Soeurs Carmines moi aussi, j’ai très envie de lire d’autres romans d’Ariel Holzl. Il faut que je poursuive les Rhéteurs également (j’ai le même problème avec les séries entamées, mais ça a toujours été comme ça…).

      Quant à Estelle Faye et Stéphane Arnier, ils sont dans ma wishlist depuis un moment (mais j’ai tant de livres à lire partout dans tous les sens, help) !

      1. J’étais très embêtée de ne pas l’apprécier plus que ça ! La couverture et le résumé donnaient vraiment envie. Et je serai curieuse d’avoir ton avis dessus, peut-être qu’on l’appréciera différemment 😘

    2. Retour de ping : 3 ans de blog : bilan des surprises et des nouveautés - L'Astre et la Plume

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