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Interview : Stéphane Arnier, auteur et blogueur

    Comment travaillent les autres auteurs ?

    Pour tromper mon impatience en attendant d’avoir vos premiers retours sur Le Page de l’Aurore, je poursuis ma série d’interviews !

    Après vous avoir fait rencontrer Léa du blog « Le Bazar de l’Imaginaire », j’ai le plaisir cette semaine de poser quelques questions à Stéphane Arnier dont je lis le blog et la série de romans Mémoires du Grand Automne avec beaucoup d’intérêt.

    Interview de l'auteur Stéphane Arnier


    1. Un peu de présentation : dans quelle région vis-tu ?

    J’habite dans le sud-est de la France (pour être plus précis, disons entre Cannes et Nice).

    2. Quel âge as-tu et depuis combien de temps écris-tu ?

    J’ai quarante ans.

    Il est plus difficile d’être catégorique pour la seconde question : dès l’adolescence j’ai écrit des trucs, essentiellement lorsque je me suis mis à pratiquer le jeu de rôle. Des nouvelles, des scénarios, du background de personnages ou d’univers ; d’abord juste pour moi, puis pour des forums ou des fanzines. En ce temps-là, ce n’était pas tant l’écriture que la création d’univers et d’histoires qui me passionnaient. Puis internet m’a fait découvrir les blogs, j’ai commencé à en tenir un moi-même, et là j’ai compris que j’aimais aussi l’écriture « pour elle-même ».

    J’ai mis du temps à me lancer sérieusement dans un projet de roman, c’est-à-dire avec l’objectif de développer une vraie compétence et de publier. Si on doit placer un curseur, plaçons-le en 2012 : c’est là que j’ai organisé ma vie professionnelle pour vraiment dédier une partie de mon emploi du temps à ça.

    3. Tu as déjà plusieurs romans à ton actif : est-ce ta principale activité ou bien as-tu un autre métier à côté ?

    J’ai une autre activité professionnelle, qui m’occupe trois jours par semaine et assure mes revenus financiers. J’ai deux jours par semaine consacrés à l’écriture (durant lesquels je bosse mes projets en cours). Et sur mon temps libre (le soir, le week-end), je gère les réseaux sociaux, échange avec quelques comparses auteurs (sur leurs projets ou les miens), j’écris pour mon blog et pour Scribbook… ou je réponds à ce genre d’interview.

    C’est, à mon sens, la formule idéale. Contrairement à beaucoup d’indés, je n’ai pas pour objectif de dépendre à 100 % de mes écrits. Comme je n’ai pas besoin que mes livres se vendent pour vivre, je peux me dédier à l’écriture sans pression en privilégiant uniquement l’aspect créatif.

    4. Dans ta saga Mémoires du Grand Automne, tu construis un univers de fantasy original : les peuples naissent et vivent dans les arbres, mais sans qu’il soit question d’Elfes et encore moins de Nains. D’où t’est venue cette inspiration végétale ?

    Mon point de départ est toujours un thème (ici, l’obsession des gens à vivre toujours plus longtemps, la quête d’immortalité). C’est un thème souvent traité en science-fiction, rarement en fantasy. Pour confronter mes personnages à « la Mort », je voulais donc mettre tout un peuple en face de sa fin, mais ce devait être une fin naturelle. De nombreuses influences se sont alors conjuguées pour créer ces peuples vivants en symbiose chacun avec leur Arbre.

    Pour un auteur, les inspirations sont toujours un melting-pot. Il y a celles qu’on arrive à identifier : je sais qu’il y a des éléments du Cycle d’Ender d’Orson Scott Card, des éléments d’un monde forestier imaginé avec des amis dans mes années jeu de rôle, des éléments des films d’animation de Miyazaki, des vieux reliquats de jeux vidéo comme Secret of Mana, ou mes propres goûts pour les longues balades solitaires en pleine nature. Même si je l’ai nié plusieurs fois, il y a sans doute inconsciemment un peu du mythe d’Yggdrasil. Et puis, il y a les éléments dont on n’arrive plus trop à retrouver l’origine, avec le temps, à force de les malaxer.

    5. As-tu d’autres projets d’écriture après le quatrième tome de la saga ?

    Oui (et j’ai très hâte de pouvoir m’y mettre).

    Je suis ravi de l’aventure du Grand Automne, mais l’univers et l’ambiance correspondent à mon « moi » d’il y a 10 ou 15 ans (mes premières notes dessus datent de 2007). En conséquence, le monde et le ton de ces livres me paraissent un peu en décalage avec la personne que je suis aujourd’hui. J’ai d’autres envies. Écrire ce dernier tome est donc exaltant parce que je suis excité de conclure le cycle et d’arriver là où je le voulais, mais je ne serai pas triste d’en avoir terminé. Je pourrais enfin faire autre chose.

    Cela prend trop de temps d’écrire un roman ! Et les sagas, même quand elles ne font « que » quatre tomes, c’est long…

    En conséquence, il est très probable que le roman suivant soit un stand-alone. Cela fait déjà quelques années que je prends des notes en vue de ce récit, mais il est bien trop tôt pour en parler. Je ne pourrais pas y bosser sérieusement avant… pfiou, fin 2020 probablement ? Donc vous n’êtes pas près de le lire. J’ai un autre projet en gestation aussi (même si le concept est moins avancé). Mais là, ce n’est même pas la peine de parler d’agenda !

    6. Écris-tu uniquement de la fantasy ou bien d’autres genres ? Qu’est-ce que tu préfères dans ce(s) genre(s) littéraire(s) ?

    Mes romans sont 100 % fantasy, oui. Côté nouvelles, j’ai aussi publié des textes en science-fiction et en fantastique. J’ai eu l’occasion d’écrire des bricoles en jeu de rôle et jeux vidéo, aussi, mais je suis toujours resté ancré en littératures de l’imaginaire.

    Je suis plus attaché à la fantasy, quand même. D’abord, parce que c’est à ça que j’ai été nourri entre 10 et 20 ans. Ensuite parce que c’est ce que j’aime lire. Enfin parce que j’aime être libre dans la création, et c’est un genre qui n’a aucune limite. J’aime créer un monde pour le récit (l’héritage de mes années adolescentes de jeu de rôle), et cela permet de vraiment concevoir tous les éléments du récit en fonction de celui-ci. C’est une alchimie que je trouve fascinante.

    7. Quel est ton livre préféré ?

    C’est une question interdite en interview d’auteur ça, non ? Par la Convention littéraire d’Helsinki en 1983.

    Mais allez, je ne me débine pas : je vais dire la saga Rois du Monde de Jean-Philippe Jaworski.

    Certains fans de cet auteur préfèrent le célèbre Gagner la guerre, mais personnellement je trouve Rois du Monde plus abouti et il me fait littéralement rêver (l’influence de mes goûts personnels, là encore : l’univers y est plus naturel et forestier, tandis que Gagner la guerre est plus citadin). Et puis question style, Jaworski, c’est l’Everest de la fantasy, quand même !

    8. Tu as choisi l’autoédition pour les Mémoires du Grand Automne. Qu’est-ce qui a guidé ton choix ?

    Le désir d’apprendre, d’abord, et je ne parle pas ici « que » d’écriture : l’autoédition est avant tout une formidable école d’apprentissage du monde du livre, puisqu’on est obligés d’apprendre à tout faire soi-même.

    Ensuite, c’était une volonté d’aller loin tout en me montrant patient (un conseil reçu de la part de plusieurs personnes du milieu). Je voulais d’abord aguerrir ma plume, voir si je parvenais à me créer une communauté de lecteurs, voir ce que j’arrivais à vendre par moi-même, et surtout mieux comprendre le milieu. Une sorte de voyage initiatique, en somme. En chemin, j’ai eu des opportunités de faire éditer le Grand Automne (deux, même). J’ai hésité, puis décliné. Je dis souvent que ce sont mes « romans d’entraînement ». Ils sont très bien dans ce circuit indépendant, et le dernier tome sera forcément autoédité lui aussi.

    Pour des projets futurs, on verra. Le statut d’auteur traditionnel aujourd’hui ne fait vraiment pas rêver, et les contrats d’édition comportent trop de clauses qui sont (de mon point de vue) inacceptables. Si ça n’évolue pas, je resterai indépendant. Mais les lignes bougent et le métier s’ébroue. Nous verrons bien comment tout ça évolue dans les années à venir.

    10. À lire ton blog, on peut avoir l’impression que tu as déjà tout compris à l’écriture ! Y a-t-il encore des choses qui sont difficiles pour toi ?

    L’année où je me suis mis à l’écriture « sérieusement », je me suis aussi lancé dans la musique. Et j’ai ressenti le même phénomène dans les deux domaines : j’avais un point de vue sur ces activités, et plus j’apprenais, plus que je me rendais compte à quel point ma vision était étroite. Plus j’apprenais de choses, plus je me rendais compte de tout ce qu’il restait à apprendre. Et ça continue.

    Ce sentiment désespère beaucoup de jeunes auteurs, car beaucoup ont envie d’arriver « au sommet », alors qu’il n’existe aucun sommet. La terre est ronde : le sentier ne se termine jamais.

    Et puis, surtout, le savoir n’est pas la même chose que le savoir-faire ! Comprendre la théorie le temps de rédiger un article, c’est bien joli. Quand mon prof de musique m’explique les choses et qu’il me montre à quoi je dois parvenir, intellectuellement, je comprends très bien. Réussir à le faire, c’est une autre paire de manches !

    En général, les articles que je publie sur le blog concernent justement mes travaux et réflexions du moment, et donc les choses sur lesquelles je bute et cherche à m’améliorer. Donc, si tu veux savoir ce que je trouve difficile en ce moment, consulte mes quatre ou cinq derniers articles, et tu auras ta réponse.

    11. Qu’est-ce que tu préfères dans l’écriture ?

    Je te promets que j’essaie de ne pas faire de langue de bois, mais tes questions sont difficiles !

    🙂

    C’est une interrogation que je ne me pose jamais. Je ne sais pas ce que j’aime dans l’écriture ni ce que je préfère. C’est juste une activité dans laquelle je m’investis parce que j’y prends du plaisir. J’ai toujours aimé les histoires, et j’ai beaucoup lu très jeune. Je suppose que la plupart des gros lecteurs finissent par avoir envie, à un moment ou un autre, de passer de l’autre côté du miroir…

    12. Peux-tu nous parler de ton processus d’écriture au quotidien ? Les outils que tu utilises, ton environnement, tes manies éventuelles…

    Comme je l’ai dit, j’ai deux jours par semaine dédiés à l’écriture, et je les traite comme des journées de bureau. Je respecte des horaires. Je ne me fixe jamais d’objectifs en nombre de signes, par exemple : tant que j’ai passé mes sept ou huit heures à bosser sur mon livre, j’estime que j’ai fait le job, même si j’ai passé trois heures à gribouiller une carte, deux à organiser la généalogie de mes personnages et que je n’ai écrit que 500 signes au final. Tant que j’ai travaillé sur le livre d’une manière ou d’une autre, le temps n’a pas été perdu. Un roman, c’est bien plus qu’un nombre de mots couchés sur le papier.

    Côté outil, j’utilise un traitement de texte tout simple, ainsi qu’Antidote (dont je me sers surtout en phase de réécriture). [Note : si vous ne connaissez pas le correcteur Antidote, je vous renvoie à mon article sur le sujet]

    Après, mes journées de travail sont vraiment très différentes selon ma phase d’écriture (scénarisation, rédaction ou réécriture).

    En scénarisation, je quitte souvent le PC pour gribouiller des notes sur des carnets de brouillon, et je sais que mon cerveau ne peut pas « produire » du scénario 7 h durant, donc souvent je bosse dessus le matin et travaille un autre projet l’après-midi. À ce stade j’ai besoin de laisser reposer mes idées, d’y réfléchir quelques jours, je reprends mes notes la semaine suivante, et ainsi de suite. J’ai mes petits fichiers de travail méthodiques conçus sur mesure où je me pose des questions à moi-même. Mes fichiers sont un peu schizophrènes, j’utilise deux couleurs, une pour noter mes idées et une pour les critiquer et les remettre en cause. C’est particulier, mais pour moi ça marche.

    En rédaction, c’est plus austère : je reste sur le PC et je rédige mes chapitres les uns à la suite des autres en respectant mon chemin de fer conçu en scénarisation. C’est de la production de texte, pure et dure. J’ai du mal à tenir plus de 5 h par jour ainsi, en général.

    En réécriture, en revanche, je suis un bourreau de travail : je peux passer 8 ou 9 h d’affilé sur un manuscrit, jusqu’au moment où je vois que j’ajoute plus de coquilles au texte que je n’en enlève. C’est définitivement ma phase préférée, de loin, et c’est cette fascination qui fait que j’ai vraiment du mal à lâcher l’écran quand je suis dessus.

    13. Es-tu plutôt un écrivain solitaire ou bien partages-tu beaucoup tes textes avant de les publier ?

    Avec le temps j’ai noué des relations de partenariat très sympa avec un ou deux auteurs avec lesquels j’échange beaucoup au quotidien, mais en phase de conception je suis de nature solitaire. Il est excessivement rare que je parle de ma scénarisation avec quelqu’un. C’est ma phase créative à moi, c’est ma bataille, seul avec mon histoire.

    En revanche, après rédaction du premier jet, j’accorde une immense importance à la bêta-lecture. Il ne me viendrait pas à l’esprit de diffuser un texte sans en passer par là, tout simplement parce qu’à chaque bêta-lecture réalisée jusqu’ici, cela a tellement rehaussé le texte (pas juste un peu, hein : ça l’a transfiguré à chaque fois) que je ne publierai jamais sans relecture extérieure (y compris des nouvelles).

    Le plus difficile pour un auteur (de mon point de vue) est de réussir à écrire le livre qu’il a en tête. La littérature, c’est de la télépathie par papier interposé. Ce mode de communication impose déjà un biais énorme : il est impossible d’écrire une histoire de façon exhaustive, et le lecteur a un gros travail de complément à fournir. C’est extraordinaire, et ça fait tout le sel de ce médium. Mais en conséquence, « ce qu’on fournit » en tant qu’auteur est d’autant plus important. La bêta-lecture m’est indispensable pour vérifier que les lecteurs vont bien lire le livre que je pense avoir écrit ; qu’il n’y a pas de contresens majeur, au moins.

    Je peaufine ma façon de faire avec le temps. Sur le dernier roman, j’avais une dizaine de bêta-lecteurs, et mes questionnaires sont mieux orientés (avec l’expérience on se rend mieux compte des questions qui nous sont utiles à la réécriture et de celles qui ne nous apportent rien).

    14. Tu as mis en place une page Tipeee qui permet à tes lecteurs de te soutenir. Est-ce que tu conseillerais à de jeunes auteurs de suivre ton exemple ? Quels conseils leur donnerais-tu ?

    C’est une démarche un peu particulière, et je comprends qu’on puisse avoir du mal avec le principe. Je ne la conseille pas, ni ne la déconseille. Il faut faire comme on le sent, c’est très personnel comme exposition.

    J’ai franchi le pas à un moment où Neil Jormunsi (alias Julien Simon) et plusieurs de ses comparses le faisaient, et j’ai trouvé ça intéressant. Cela permet aux gens d’encourager mon travail et de le reconnaître d’une autre manière qu’en achetant mes livres : on peut vouloir me soutenir sans aimer lire, ou on peut aimer lire sans apprécier la fantasy. Cela permet aussi de rémunérer mes activités bénévoles : d’ailleurs, la majorité de mes tipeurs sont surtout des auteurs qui soutiennent d’abord mon travail de blogueur ou qui « me remercient » de l’aide que je peux leur apporter via nos échanges privés. Mais certains tipeurs viennent aussi à moi via les romans.

    Les revenus ainsi récoltés, même s’ils paraissent minimes, me sont vraiment utiles : sur l’année, ça fait une somme qui me sert à avancer les frais d’un illustrateur ou d’un correcteur. Quand on est indépendant, cela évite de s’inquiéter pour savoir si les ventes rembourseront l’investissement (même si, bon, désormais pour moi tout va bien à ce niveau-là).

    15. Et pour finir : quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

    Aucune ne me vient, mais en revanche je te remercie :

    1) de NE PAS m’avoir demandé quand sortait le dernier tome des Mémoires du Grand Automne (parce que je ne saurais pas répondre, et que ça risque hélas d’être un peu plus tard que prévu parce que je suis occupé à autre chose en ce moment).

    2) de ta compréhension pour mon esquive d’une question que tu m’as effectivement posée (les plus attentifs de tes lecteurs auront remarqué le trou au niveau de la mystérieuse question 9). Je n’ai pas trop le droit d’y répondre pour l’instant, mais si tu le souhaites nous en reparlerons le moment venu.

    Merci Astrid !

    🙂


    C’est à mon tour de remercier Stéphane pour ses réponses !

    J’espère que cette longue interview vous a plu. Lire les romans de Stéphane Arnier m’a donné envie de lui poser beaucoup de questions (et je vous encourage à les découvrir, ils sont vraiment très bien).

    Vous pouvez retrouver Stéphane Arnier sur son blog ou son compte Twitter.

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    Crédits image : Elliot Sloman on Unsplash

    13 commentaires sur “Interview : Stéphane Arnier, auteur et blogueur”

      1. Merci 🙂 Le pire c’est que j’ai découvert après que tu en avais fait une aussi il y a quelques temps ! Mais heureusement, elles sont plutôt complémentaires

        1. Oh, de toute manière, je crois qu’il faudrait beaucoup plus que deux interviews pour épuiser le sujet Arnier 😉

            1. Je trouve l’idée qu’il exprime, selon laquelle, d’une certaine manière, les livres d’un romancier ont toujours du retard sur son vécu, absolument fascinante.

              1. Je suis d’accord, mais c’est drôle parce que sur mon romans au début j’ai l’impression de raconter des histoires super originales, et quand je les retravaille avec un peu de recul je me rends compte qu’ils parlent beaucoup de moi-même

          1. Merci pour cette super interview ! Je trouve l’expérience de Stephane Arnier intéressante et « rassurante » , notamment sur le fait de voir l’auto-édition et l’édition en ME comme deux possibilités selon la période et la « maturité » des textes. je ne l’avais pas envisagé comme ça. Je pensais plutôt qu’il fallait « choisir son camp ».
            A bientôt 🙂

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