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Interview : Gaëlle Bonnassieux, autrice et correctrice

    Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir d’interviewer Gaëlle Bonnassieux. Gaëlle a été ma merveilleuse correctrice sur Les Pérégrinations de Lady Vïnchka, j’ai adoré travailler avec elle et je suis ses aventures d’autrices avec beaucoup de plaisir sur Instagram. Son double parcours de correctrice et d’autrice autoéditée, prolifique et multigenre est particulièrement inspirant.


    Interview Gaëlle Bonnassieux

    1 : Deux questions pour démarrer : quel âge as-tu et dans quelle région vis-tu ?

    J’ai 25 ans et je vis à Lyon !

    2 : Tu as déjà publié 19 romans ! Comment est-ce que tu t’y es prise pour les écrire si vite ?

    Ahaha, c’est une excellente question ! Je ne réalise pas vraiment que j’ai écrit autant de romans.

    Je suis jardinière à 1000% donc, en général, quand j’ai une vague idée, je me lance, sans plan, et je vogue au fil de ma plume, je me laisse complètement porter. Quand j’arrive à la fin (qui est toujours difficile pour moi), je me dis “Quoi, j’en suis déjà là ?”

    En dehors de ça, c’est vrai que j’essaie d’écrire tous les jours, au moins une ligne. Pour moi, c’est l’habitude et la routine qui fonctionnent le mieux, donc je m’y tiens.

    Même si je doute de mon roman, que je suis découragée ou que j’ai envie d’abandonner, je repousse tout ça en gardant l’idée de “Je verrai ce que j’en fais quand je l’aurai fini, et il y a toujours la réécriture, donc avance, c’est le plus important.”

    3 : Parmi tous ceux-là, quel est celui dont tu es le plus fière, et pourquoi ?

    C’est très difficile de choisir.

    Je suis souvent très fière de mon dernier roman en date jusqu’à ce que celui d’après le supplante ! 😝 Cependant, je dirais que Scottish Honey est le roman dont je suis le plus fière actuellement. C’est un roman que j’ai osé écrire en écriture inclusive et c’est une romance lesbienne.

    Au départ, je pensais à une romance hétéro parce que j’avais peur des réactions. Finalement, j’ai décidé d’oser, de défendre mes valeurs et je crois que c’est un pas très important pour moi et que ça a définitivement changé ma manière d’écrire, d’appréhender l’écriture et les retours et… moi en tant qu’autrice et personne.

    4 : Tu as longtemps été une autrice autoéditée et j’ai remarqué que tu étais récemment devenue “hybride”, avec un roman publié en maison d’édition. Pourquoi as-tu fait un choix différent pour ce roman-là ?

    J’avais envie de tenter de nouvelles expériences.

    Avec presque une vingtaine de romans, ça devient difficile de leur accorder à chacun la même attention et visibilité, donc je voulais voir ce que ça pouvait donner de proposer un de mes romans en ME, afin de pouvoir moins me soucier de l’aspect marketing également et lui offrir une chance différente des autres.

    Pour l’instant, c’est récent, je ne peux pas dire ce que j’en pense ni quels sont les résultats, mais je suis contente d’avoir essayé (même si je préfère de loin l’auto-édition, car plus de libertés !) 🤗

    5 : Cette année, tu t’es lancée dans le projet fabuleux de t’installer quelques mois en Écosse pour écrire un roman qui se passe là-bas 😍. Est-ce que tu penses répéter l’expérience ?

    Oui ! J’ai retenté l’expérience avec deux mois en Floride !

    J’adore me dépasser, voyager et découvrir de nouvelles choses, alors je pense refaire ces voyages littéraires autant que possible ! 😍

    6 : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans l’écriture ?

    M’évader et rêver.

    Je suis une personne très anxieuse, parfois je suffoque avec mes pensées. Quand j’écris, je ne pense plus ; je ressens. Et c’est un soulagement et un plaisir incroyables.

    Je peux être dans une safe place, dans un monde où tout se passe bien, où tout le monde est heureux et où tout est possible, même le plus beau. 

    7 : Et qu’est-ce que tu apprécies moins ?

    Je déteste la réécriture. Ça m’énerve au plus haut point. 😤

    J’ai l’impression que tout est nul et que je vais devoir travailler (là où quand j’écris, je me détends). Heureusement, je suis accompagnée d’alpha et bêta lectrices géniales qui m’aident énormément. 

    8 : Tu es aujourd’hui correctrice professionnelle. Quel a été ton parcours pour exercer ce métier ?

    Un parcours né du hasard.

    Je n’avais jamais prévu d’être correctrice, mais je savais que je voulais travailler dans le monde du livre, de l’édition. Je me suis orientée vers une licence de Lettres Modernes, où j’ai étudié le latin, l’ancien français, la grammaire, le style, les textes…

    En parallèle, j’ai commencé à lire mes amies et à les corriger pour le fun et puis c’est devenu une évidence. Je me suis majoritairement formée avec de la pratique, j’ai entamé une formation Projet Voltaire qui était assez similaire à mes études de Lettres, c’est donc en stand-by pour l’instant.

    J’ai ensuite enchaîné avec une licence de Langues et Civilisations qui m’a également formée aux pratiques de traduction et c’était super chouette. Pourtant, je n’avais pas envie de me lancer dans un Master qui ne me correspondait pas, c’est à ce moment-là, après 2-3 ans de pratique, que j’ai choisi de me lancer en tant qu’indépendante.

    Je pense néanmoins n’avoir jamais autant appris qu’au contact de mes client·e·s, avec qui j’échange et grandis. 

    9 : En tant que correctrice, c’est quoi les 3 erreurs que tu vois le plus souvent dans les manuscrits ?

    Les adverbes à foison. Je pense qu’on les utilise énormément à l’oral pour accentuer tous nos récits et ça se retrouve à l’écrit. Parfois, je peux trouver jusqu’à 3 adverbes dans une même phrase. C’est rigolo, c’est mon péché mignon, j’adore les surligner en couleur pour que l’auteurice puisse les voir et réduire la quantité ! 🤗

    Il y a aussi la confusion er/é/ait que je retrouve pas mal. J’essaie de donner des petites astuces pour différencier l’infinitif du verbe conjugué, mais parfois c’est des fautes d’inattention et de frappe (qui sont aussi bien présentes, comme “Je te demande ne de pas”.)

    Des petites expressions détournées qui deviennent incorrectes de type “comme même”, “au jour d’aujourd’hui” et des pléonasmes qui m’amusent beaucoup ; “monter en haut”, “murmurer doucement”, “s’avérer vrai” etc…

    10 : Comment est-ce que tu fais pour ne pas t’emmêler les pinceaux entre toutes les histoires que tu corriges ?

    Je n’avais jamais réfléchi à ça !

    Je crois que je relie beaucoup l’histoire que je lis à l’auteurice, sa personne et nos échanges, donc le contact avec l’auteurice m’aide à lea raccrocher à son histoire. Et comme je fais plusieurs relectures du même roman, avec les petites fautes qui vont avec et qui caractérisent l’auteurice, je sais quel roman appartient à qui, quel style aussi.

    Je sais qu’une de mes auteurices à la main lourde sur les adverbes, qu’une autre adore les points de suspension, une autre encore préfère écrire avec beaucoup de dialogues… Chaque tic d’écriture, avec le genre et la personne, m’aide à m’y retrouver.

    J’ai également un petit carnet dans lequel je prends des notes sur chaque roman et auteurice, ça m’aide forcément si j’ai un oubli ! 

    11 : Qu’est-ce que tu préfères, l’écriture ou la correction 😉 ?

    Astriiiid, tu es dure en affaires !

    Honnêtement, j’aime les deux, ce sont deux tâches différentes.

    J’aime la correction, parce que je peux découvrir des histoires en avant-première et participer un peu à la finalisation du roman. Je me sens utile. Le travail est aussi mécanique, je sais où chercher, quoi chercher, clic-clic j’efface, j’ajoute, bizarrement ça me détend.

    J’apprends constamment aussi. Même si je suis correctrice, il m’arrive de tomber sur un mot désuet que je ne connais pas, alors je vais à sa recherche, découvre d’où il vient, comment on l’emploie et ça me fait vraiment plaisir de continuer à apprendre et progresser, impossible de stagner au moins.

    Pourtant, je pense que l’écriture a ravi mon cœur. Quand j’écris, le monde pourrait exploser, je ne le remarquerais même pas. Je suis vraiment dans ma bulle, avec mes personnages, avec mon esprit qui s’évade au rythme de ma boucle musicale, c’est une relation très particulière avec moi-même et je ne pourrais pas vivre sans. 

    12 : Comment est-ce que tu répartis ton temps entre tes deux activités ? À quoi ressemble ta journée type ?

    Je me lève le matin vers 7/8h et je saute aussitôt sur mon ordinateur.

    Avec un petit jus de fruits, je checke mes mails, y réponds si c’est urgent, fais mes devis et factures, puis je me lance dans la correction/relecture du roman en cours.

    Je fais une pause dans la matinée, horaire variable, pour faire du sport, de la course ou du yoga. Je reprends ensuite mes corrections, me prépare à manger quand j’ai faim devant une idiotie qui me fait fondre le cerveau. XD

    Puis je reprends mes corrections toute l’après-midi, jusqu’à 20h/21h, en prenant plusieurs petites pauses pour rester concentrée (au bout d’un moment, les yeux lisent mais plus le cerveau).

    Le soir, je mange, je m’octroie entre 20mn et 1 heure d’écriture, avec une musique en boucle pour créer une sorte de transe créative qui m’éloigne du monde. Honnêtement parfois, je ne sais même pas ce que j’écris tant je suis en mode automatique. 😝 

    Puis je regarde une série et vais me coucher vers minuit. Et on recommence le lendemain ! 😀

    13 : Tu écris et tu corriges des romans dans plein de genres différents ! Est-ce que tu as un genre littéraire de prédilection ?

    J’aime énormément le feel-good et la romance, je pense que ce sont mes genres de prédilection.

    MAIS je crois que j’aime encore plus lire un roman génial dans un genre qui m’attire moins (SFFF) et remettre toute ma vie en question. J’aime vraiment découvrir de nouvelles choses, je me lasserais si je lisais toujours dans le même genre !

    J’ai adoré Cité de Foudre alors que je n’avais jamais lu de Steampunk, c’était vraiment une expérience géniale ! L’avantage d’être correctrice, c’est aussi que je peux sortir de ma zone de confort et faire d’incroyables découvertes.

    14 : Est-ce que tu as d’autres passions à part l’écriture ?

    Plein ! Elles vont, elles viennent. Je me lasse vite, mais heureusement il y a toujours de quoi s’occuper.

    En ce moment, je suis très branchée yoga et cookies. J’adooore la danse même si je n’en fais plus, c’est un art qui me touche énormément. Je ne peux pas m’empêcher de prendre toutes les fleurs que je croise en photo.

    Et évidemment les corgis. 

    15 : Et pour finir : quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

    Si j’ai des autrices trop chouettes à recommander !

    J’aurais pu dire toi, Astrid, Léa Herbreteau qui écrit des romans juste hilarants, Blanche Maze, une amie incroyable qui écrit principalement des romans queer en anglais, Flavie Fearn qui publiera bientôt son premier roman en AE qui est super génial et très engagé, Emma Herbé qui a écrit une dystopie dingue (alors que je déteste les dystopies), Kloé Bennet qui est hyper talentueuse aussi, enfin plein d’auteurices trop super qu’il ne faut pas hésiter à découvrir ! ❤️

    Merci beaucoup pour cette interview Astrid ! ❤️ 


    Merci beaucoup à toi Gaëlle, je suis très touchée par tes réponses !

    Voilà tous les endroits où vous pouvez retrouver Gaëlle et ensoleiller votre journée en découvrant son univers :

    Son compte Insta : https://www.instagram.com/gaelle.bonnassieux/?hl=fr

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