Cela faisait un petit moment que j’avais très envie de découvrir les romans de Samantha Bailly. Après avoir découvert sa chaîne YouTube qui donne des conseils d’écriture intéressants, j’ai aussi découvert ses combats – notamment sur Twitter – pour la juste rémunération des auteurs et l’évolution de leur statut social (ce que je vous évoquais dans mon bilan mensuel au sujet de #PayeTonAuteur et de #AuteursEnColère). Avec seulement un an de plus que moi, Samantha Bailly a déjà publié une dizaine de romans et paraît un peu parfaite à tous points de vue. J’avais donc hâte de savoir si, à toutes ces qualités, elle ajoutait celle d’une belle plume (spoiler : oui).
De quoi ça parle
Les Stagiaires raconte, tout simplement, l’histoire d’une bande de stagiaires qui viennent de rejoindre l’entreprise Pyxis, spécialisée dans l’édition de mangas et de jeux vidéos. Communication, RH, Contrôle de Gestion, Graphisme … Chacun a sa spécialité. Au cours de ces 6 mois, ils vont découvrir les dures réalités du monde du travail, mais aussi la passion de travailler pour une entreprise de rêve et la camaraderie solidaire qui les unira entre eux.
Le roman commence de façon assez classique, avec la recherche du stage puis son démarrage. J’ai rapidement replongé dans les souvenirs de mes propres stages (notamment parce que je m’intéressais moi aussi au secteur créatif et culturel). On suit en particulier 2 personnages : Ophélie, tout juste arrivée de Rennes, ajoute au stress du début de stage celui de la recherche d’appartement à Paris, sans compter l’éloignement de son petit ami. Arthur, Parisien passé par une prestigieuse école de commerce, essaie de trouver sa voie alors que tout son entourage veut le pousser dans une direction bien précise.
Impression générale
Les premières pages sont agréables à lire, sans être particulièrement originales : les deux héros commencent leur stage, rencontrent leurs (affreux) N+1 et leurs (sympathiques) co-stagiaires. Mais plus j’ai avancé dans ma lecture et plus j’ai accroché ! Le roman ne me quittait plus, je l’ouvrais dès que je mettais un pied dans la rue et je ne le refermais (à regret) qu’en arrivant à ma destination.
L’histoire est simple, mais fonctionne très bien. Les personnages sont super attachants : sur la 4ème de couverture, un commentaire de Madmoizelle annonce « On se retrouve en chacun d’entre eux », et il y a un peu de ça (enfin sauf peut-être Hugues, le stagiaire graphiste-artiste-anarchiste fanatique de nouveauté). Je me suis particulièrement retrouvée dans les personnages d’Ophélie (décidément, c’est la 2ème fois cette année que j’ai un coup de cœur pour un roman dont l’héroïne a ce prénom !) et d’Alix, son amie particulièrement experte en culture geek (lorsqu’elle évoque sa passion pour le roman Les Salauds Gentilshommes, j’ai dû me retenir pour ne pas faire un câlin au livre, sérieusement). Ophélie, en particulier, est à la fois fragile et tenace, attachée à ses proches mais aussi à son indépendance.
Si leurs profils paraissent un peu caricaturaux au début (Alix la geekette solitaire, Ophélie la gentille, Enissa la dragueuse, Arthur le beau parleur, etc.), tous révèlent peu à peu leur complexité, leurs différentes couches d’émotions et de personnalité. Le personnage d’Arthur est un de ceux que j’ai eu le plus de mal à cerner car son caractère est très différent du mien : plongé dans une litanie de mensonges qu’il sert à tout son entourage et même à lui-même, incapable de savoir ce qu’il veut, il est malgré tout attendrissant dans ses efforts maladroits pour mieux faire. On a l’impression de voir un hamster tourner dans sa roue, répéter sans cesse les mêmes erreurs, se plaindre d’être enfermé tout en finissant par s’en satisfaire.
J’avais vraiment envie de connaître la suite de leurs aventures, même si elles me semblaient si familières (ou peut-être à cause de ça ?). Des histoires d’étudiants, de stagiaires paumés sur leur avenir, de soirées fiévreuses, de bandes de copains autour de bières, de passions, de choix, de renoncements …
Ce que j’ai le plus aimé
- Le style est simple, mais sonne toujours juste – ce qui n’est pas toujours facile avec autant de dialogues. Il y a souvent des communications par messagerie instantanée sur Facebook ou Communicator, qui sont bien retranscrites visuellement et paraissent très spontanées
- Il y a de l’originalité le mode de narration. On est au présent, à la première personne, et surtout il y a deux narrateurs, Ophélie et Arthur, deux personnages qui racontent chacun leurs aventures de leur point de vue. Chaque chapitre alterne le point de vue, sans que le narrateur soit reprécisé à chaque fois si bien que j’ai eu quelques moments de flottement pour savoir qui s’exprimait dans les premières lignes. J’ai bien aimé voir ces trajectoires aux origines si différentes se croiser, se mêler, se résister mutuellement, savoir ce que chacun pensait de l’autre et les voir se débattre pour y comprendre quelque chose. La dynamique entre eux deux est bien menée, très loin des caricatures romantiques convenues
- Une autre particularité est que chaque chapitre est introduit par un extrait des paroles d’une chanson. Je ne les connaissais pas toutes, mais ça donne envie de relire le roman en se faisant toute la playlist 🙂
- J’ai bien aimé aussi l’épilogue, qui montre avec justesse l’autre côté du miroir.
Ce que j’ai moins aimé
(C’est vraiment pour mettre quelque chose parce qu’en soi, ça ne m’a pas tant dérangée)
- La partie « recherche du stage » est traitée assez rapidement, l’autrice ne s’attarde pas sur cette étape – qui peut pourtant être longue et ardue, même pour un stage, et à ce point de vue j’ai trouvé les scènes d’entretien étonnamment simpliste. Jamais je n’ai vu un entretien d’embauche durer moins de 3/4 d’heures et poser si peu de questions ! Mais là n’est pas le cœur du sujet du roman, donc soit.
Note finale
4/5 ! J’ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman, et j’ai hâte de découvrir la suite de la série 🙂 C’est une lecture rafraîchissante, pas prise de tête mais avec des personnages bien construits et de belles réflexions sur les personnalités et sur les choix à faire dans sa vie.
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Et bien sûr, je ne manquerai pas de continuer à suivre l’actualité de Samantha Bailly #fangirl
Crédits image : Babelio
J’aime cette autrice d’amour. Pour ses romans, d’abord et avant tout, mais aussi pour le cœur qu’elle met à la défense des auteurs et à l’organisation de ses ateliers d’écriture. J’en ai fait plusieurs avec elle, et ils sont toujours extrêmement enrichissants. Elle est vraiment bienveillante, loin de tout jugement. Je ne sais pas si tu as déjà lu Ce qui nous lie, mais je l’ai beaucoup aimé. J’ai aussi eu un vrai coup de cœur pour sa duologie Oraisons (fantasy). Je te les conseille !
Non, c’est le premier roman d’elle que je lisais mais j’ai bien l’intention de découvrir les autres ! Je me souviens que tu m’avais parlé des ateliers d’écriture aussi 🙂
Je me rappelle que j’avais adoré ce bouquin. A midi, il était dans ma boîte aux lettres. Et à 20 heures, il était terminé. La suite est aussi bien, sinon encore meilleure. J’ai eu un coup de coeur INTERSIDERAL pour le tome 2. J’avais moins aimé Ce qui nous lie, que j’avais trouvé un peu trop… nunuche? (pardon pour les fans) mais de manière générale, j’aime beaucoup Samantha Bailly aussi !
J’ai TROP HÂTE de lire la suite 😍
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