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Ecriture : Gérer les critiques de ses bêta-lecteurs

    Dans la lignée de mon article sur les bêta-lecteurs, je voudrais vous parler de mon expérience de cette année autour de la réécriture et des corrections de mon roman Le Page de l’Aurore, en particulier comment faire face aux critiques que l’on reçoit et comment en tenir compte (ou non).

    Gérer les critiques des bêta-lecteurs

    Recevoir des critiques

    Je précise que par « critique », je n’entends pas quelque chose de forcément négatif et encore moins agressif : ce sont toutes les remarques, suggestions, mais aussi les compliments que votre texte reçoit quand vous le faites lire à quelqu’un d’autre.

    Pour Le Page de l’Aurore, il y a eu plusieurs phases.

    Les commentaires des premiers lecteurs

    D’abord la publication de la première version du roman sur Fictionpress, chapitre par chapitre, entre 2007 et 2009, avec la possibilité pour mes lecteurs de me laisser des reviews (pour ceux qui ne connaissent pas Fictionpress, ça fonctionne exactement comme Fanfiction.net). Comme j’avais des amies très gentilles, la plupart de leurs commentaires étaient encourageants ^^

    Ce qui leur plaisait le plus, c’était l’univers enchanteur, courtois et précieux que je décrivais, rempli de belles choses et de nobles sentiments. Mon petit héros était aussi considéré comme très attachant, et le scénario original.

    Heureusement, elles n’étaient pas non plus complètement dénuées d’esprit critique. Le dénouement allait trop vite, et la conclusion de l’histoire après ce dénouement n’apportait pas grand-chose à l’intrigue. C’était une conclusion un peu sombre et violente qui détonnait avec le reste de l’histoire et avec la personnalité du héros. Je reconnaissais tout à fait la pertinence de ces remarques, mais j’avais tout simplement la flemme de retravailler mon roman en profondeur.

    Les retours des éditeurs

    Par la suite, j’ai envoyé mon texte à quelques maisons d’édition (sans succès). Bragelonne avait pris le temps de me faire une réponse un peu détaillée en m’expliquant que mon histoire était un peu bâtarde, entre jeunesse et jeune adulte. Mes héros sont très jeunes mais les thèmes que j’aborde sont plus matures – en tout cas pour moi cette histoire n’est pas destinée à des enfants, ni même particulièrement à des ados.

    Quand j’ai envoyé le manuscrit à ma future éditrice, elle m’a aussi fait un certain nombre de remarques.

    • Toujours ce problème d’incohérence dans la fin,
    • un manque d’informations sur les origines du héros et sur sa famille,
    • quelques passages d’exposition plaqués de façon trop artificielle,
    • une méchante qu’on ne voyait pas assez et dont les motivations n’étaient pas assez développées,
    • des liens d’amitié à approfondir entre le héros et ses proches,
    • un début un peu lent,
    • des ressorts scénaristiques trop tirés par les cheveux,
    • quelques incohérences dans le comportement de certains personnages

    Avant qu’on ait cette discussion, j’avais relu mon roman pour la première fois depuis 7 ans… et j’en étais arrivée à peu près aux mêmes conclusions moi-même. Ce n’était donc pas difficile du tout d’entendre ces critiques, puisque je savais qu’elles étaient justes.

    Les critiques des bêta-lecteurs

    Enfin après une première grosse phase de réécriture, j’ai eu les retours de quelques bêta-lecteurs qui m’ont apporté de nouveaux éclairages :

    • des petites incohérences qui demeuraient,
    • des lourdeurs dans le style (je fais des phrases très longues et j’abuse souvent des adjectifs) voire quelques clichés littéraires,
    • la vision du monde initiale du héros insuffisamment présentée,
    • des personnages secondaires intéressants mais qui disparaissent trop tôt de l’histoire,
    • un déséquilibre persistant dans la progression du schéma narratif (début toujours lent, péripéties trop rapides et conclusion longue qui ne relance pas assez l’intérêt du lecteur)

    Là, à la façon très objective dont je vous les énumère, vous pouvez croire que ces remarques ne m’ont pas affectée… eh bien, tout le contraire ^^ Je me suis pas mal remise en question en les recevant. J’étais assez éprouvée de voir qu’il restait encore TANT de travail à faire et de choses à corriger. C’était un peu décourageant. Mais il faut aller au-delà de cette lassitude parce que les critiques, ce sont souvent des mines d’or.

    Le plus important quand on reçoit des critiques, c’est vraiment qu’elles soient constructives. J’ai trouvé le courage de faire toute une nouvelle vague de corrections et de (rerere)réécrire certaines scènes parce que les commentaires qu’on m’avait faits sonnaient justes, je savais que mon roman serait bien meilleur si j’en tenais compte. C’était vraiment important d’avoir cet objectif et cette conviction que le texte méritait tout ce travail.

    Aujourd’hui il reste des imperfections bien sûr, mais j’ai au moins la satisfaction de me dire que j’ai fait de mon mieux.


    Intégrer des critiques

    Une fois qu’on a accepté l’idée que son texte pouvait être amélioré, le gros du travail reste à faire : corriger le texte. Ce travail consiste à s’armer d’une tronçonneuse, d’un scalpel et de beaucoup d’objectivité.

    Corrections mineures et majeures

    Certaines corrections sont très simples, il s’agit seulement de changer quelques mots, de trouver des synonymes, de clarifier une phrase. J’ai été impressionnée de voir comment de simples petits changements pouvaient faire sensiblement basculer le poids de certains éléments de l’histoire.

    D’autres corrections sont beaucoup plus imposantes. Les plus fourbes sont celles qui consistent à changer un détail à un endroit, puis se rendre compte que ça change un paragraphe deux pages plus loin et toute une scène au chapitre suivant. J’ai complètement réécrit certaines scènes en changeant les personnages en place, leurs motivations, leur comportement…

    Un des vrais soucis que ce travail peut créer, c’est ce que j’ai appelé : « l’effet Frankenstein », quand l’histoire commence à perdre en cohérence à force d’être rafistolée.

    J’ai en tête une scène particulière, dans mon chapitre 15, où mon héros est bloqué mais rencontre un personnage qui va l’aider à se sortir de ce mauvais pas. J’ai changé cette scène dans tous les sens.

    • Dans la première version la nouvelle arrivée était une complète deus ex machina vengeresse et déterminée, mon héros lui faisait confiance immédiatement et leurs objectifs respectifs s’accordaient merveilleusement.
    • Pendant la première réécriture, j’ai rendu mon héros plus méfiant et j’ai commencé à faire diverger leurs objectifs (fondamentalement ils voulaient la même chose, mais avec des moyens différents).
    • Au fil des corrections, le héros est devenu beaucoup plus affirmé et plus moteur alors que sa compagne était très divisée, bien plus prudente et craintive.
    • Au final, les informations qu’ils échangent dans cette scène et leurs actions par la suite sont globalement les mêmes, mais leurs motivations sont très différentes et mon héros est beaucoup moins passif.

    Je me retrouvais avec une scène transformée, mais qui devait garder sa structure et sa cohérence avec la suite. Il a donc fallu retravailler chaque réplique, chaque réaction, voir lesquelles je pouvais garder, lesquelles n’avaient plus de sens, bricoler des morceaux dans un sens et dans l’autre en m’assurant que mes personnages suivaient une ligne cohérente du début à la fin.

    Le plus difficile a été de gérer la suite du roman, où à la base je décrivais toujours ma « dea ex machina » comme une créature vengeresse et déterminée… et où cette personnalité lui allait comme un gant ! Je ne voulais pas changer tout son comportement, donc il a fallu travailler la transition assez finement pour que son évolution soit compréhensible et naturelle.

    Pour conclure, ce travail de « lissage de Frankenstein » est très compliqué à faire seule, j’ai demandé des retours de mon éditrice pour vérifier que ma scène a du sens vue d’un œil extérieur. C’était en tout cas un exercice très acrobatique. J’espère que je vais pouvoir arrêter de charcuter cette pauvre scène.

    Suivre l’avancée de ses corrections

    Pour suivre l’avancée de mes corrections et indiquer à mon éditrice les endroits que j’avais changés, j’ai pris l’habitude de mettre un commentaire dans mon document Word avec l’indication « Revu » chaque fois que je changeais plus que deux-trois mots.

    Certains de ces commentaires couvrent une demi-phrase, d’autres plusieurs pages. Dans la version que j’ai envoyée à la toute fin décembre 2017, soit à la fin de cette phase de corrections, il y a plus de 215 commentaires « Revu » pour un texte de 220 pages… Et encore, j’en ai enlevé.

    [Note : pour mes romans suivants, j’ai développé une méthode plus précise pour suivre mes corrections. Retrouvez-là dans cet article : Outil d’écriture : Organiser ses corrections avec Excel.]


    Ne pas intégrer des critiques

    Je ne déborde pas d’orgueil par rapport à la qualité de mon texte donc généralement, quand on me fait une critique censée, j’ai tendance à dire rapidement « oui d’accord » et à me mettre à réfléchir à la façon de modifier mon histoire en conséquence.

    Mais ce travail m’a appris qu’il fallait parfois être capable de résister et de défendre son texte : après tout dans le fond, c’est l’auteur qui sait ce qui est le mieux pour son bébé.

    Les critiques qui ne cadrent pas avec l’esprit du roman

    Il y a eu par exemple certaines corrections suggérées par mes bêta-lecteurs dont je n’ai pas tenu compte parce que j’ai jugé qu’elles ne collaient pas avec l’atmosphère que je voulais donner à mon récit. Par exemple, une de mes personnages a été jugée trop sévère et arbitraire dans son comportement… Mais justement, c’est un trait de sa personnalité que j’adore. Ça la rend imprévisible, on ne sait pas jusqu’où elle va oser aller, donc on la craint davantage. En tout cas c’est ma conviction.

    On m’avait aussi fait un reproche sur une scène de confrontation, jugée trop rapide, entre des personnages qu’on connaît et une autre qu’on découvre pour la première fois après en avoir beaucoup entendu parler. On me disait que c’était dommage que la scène ne développe pas cette autre, parce qu’elle donnait du coup une image un peu monolithique et peu nuancée du personnage. J’étais d’accord et j’avais des idées pour changer la scène.

    Seulement quand je l’ai fait… je me suis rendue compte que ça ne marchait plus. La tension de la scène retombait complètement, donner davantage de dialogues et de descriptions cassait le rythme. Et finalement, j’aimais assez bien le fait que ce personnage soit odieuse : ça rendait beaucoup plus crédible les réactions des autres vis-à-vis d’elle. Je pense donc revenir plus ou moins à ma version initiale. Les deux heures que j’ai passé à changer la scène (pour rien, donc) m’auront quand même été utiles pour comprendre ce qui était vraiment important dans ce passage et la dynamique qu’il devait créer.

    Ne pas intégrer certains conseils est bien sûr un risque et un choix que l’auteur se doit d’assumer. L’inverse est aussi vrai. Il faut rester conscient du fait que de toute façon, le roman ne plaira jamais à tout le monde et que c’est à l’auteur de porter la responsabilité de ce qui plaît, ou ne plaît pas, dans ce qu’il ou elle a écrit. Avant tout, le roman doit plaire à celui ou celle qui l’écrit.


    De votre côté, comment vivez-vous les phases de corrections ? Comment intégrez-vous les retours qu’on vous fait ?

    Crédits image : une charmante tronçonneuse par Michael Fenton sur Unsplash

    16 commentaires sur “Ecriture : Gérer les critiques de ses bêta-lecteurs”

    1. Encore un article très intéressant.
      Tu y dis beaucoup de choses pertinentes : l’importance de savoir écouter et intégrer les critiques, mais aussi de savoir, parfois, défendre son roman. Je trouve ça génial que tu aies eu un retour de Bragelonne motivant leur refus, cela montre que ton roman est de qualité. Personnellement, je trouve qu’il est difficile d’intégrer les critiques quand on est en phase d’écriture. C’est ce que j’essaie de faire mais je sens bien que ça me ralentit beaucoup, et que ça me démotive parfois. En même temps, je sais que c’est une chance car j’ai des lecteurs attentifs, avec un vrai œil critique, et c’est précieux.

      1. Merci ! En fait je pense qu’à un moment, il faut accepter l’idée que si on écrit dans le but de publier, de toute façon notre roman sera un jour confronté à des lecteurs et à leurs critiques. Donc mieux vaut faire un premier round auprès de bêta-lecteurs qu’on connaît et qui seront bienveillants, les critiques sont plus faciles à digérer. Après faut-il faire lire un travail en cours ou bien attendre d’avoir fini de rédiger l’histoire ? Il peut y avoir plusieurs points de vue sur la question

        1. Ah ça c’est certain. Et puis de toute façon, seul, on n’a pas le recul nécessaire pour voir les choses qui ne fonctionnent pas.
          Je pense faire un article sur la question « quand proposer son roman aux critiques ? »), je ferai référence au tien.

      2. L’effet Frankenstein : voilà ce qui me terrifie !!

        Mon problème c’est que dans ma carrière de fanfictioneuse (en français) j’ai toujours eu une béta excellente : assez ferme pour ce qu’il s’agissait de corriger mais aussi assez ouverte pour comprendre ma vision. J’ai aussi appris à ne pas trop vite réagir. On est devenu un peu un vieux couple maintenant. Et franchement, rien que pour son aide, j’aurais préféré que mon roman soit en français.

        Voilà pourquoi j’étais perdu quand je me suis retrouvée à écrire en Anglais. Une béta, éditrice de formation, m’avait remarqué dans notre fandom respectif et avait proposé ses services. Je dois dire que l’expérience m’a quelque peu traumatisé mais était très bénéfique. Traumatisé parce que j’étais impressionnée par elle et c’était la première fois que je permettais à quelqu’un d’autre que ma béta de me corriger ou relire. Je me souviens de cette scène de bataille que j’avais bâclé (je déteste écrire des scènes de combats mais j’écris toujours sur des guerriers.. faut savoir !) et j’étais émerveillé sur comment un paragraphe est devenu une demi page qui a apporté bien plus à mon histoire.

        Par contre, une chose que j’ai longtemps regretté c’est que je l’ai laissée changer la tournure de certaines de mes phrases pour ‘smuttifier’ mon texte. C’était la première fois que j’écrivais quelque chose de clairement du genre donc j’étais déjà à la base pas très sûre de moi et la personne m’impressionnait. Et au final, je suis restée un peu gênée parce que ce n’était pas moi : je suis plus subtile que ça, même quand j’écris des scènes plus intimes.

        Bref. Ça m’a permis de mieux comprendre comment je réagissais avec des béta et j’espère que quand je me ferai relire par un(e) professionnel(le) cette expérience m’aidera à ne pas laisser quelqu’un dénaturer mon texte. Mais elle m’a aussi donné beaucoup d’outils pour mieux gérer mes textes.

        Et depuis, pour mes fanfics en anglais je ne suis plus jamais passée par une béta. Mais ça veut dire que je me relis énormément.

        Merci pour cet article qui expose plusieurs points très intéressants.

        Tiens, je me posais une question : on vit dans une époque où partager ses textes est très facile. On peut même « assister » aux corrections/notes de la béta au moment où elle/il le fait grâce à google doc. Mas à l’époque ce n’était pas le cas : comment faisait les auteurs du *vieux temps » ? Certains textes sont tellement parfaits que je me demande comment ils ont réussi ça sans éditer comme on peut le faire maintenant.

        1. Je pense que c’est important, que ce soit avec des bêta ou des éditeurs, de trouver quelqu’un qui n’essaiera pas d’écrire à ta place mais saura te donner les bons conseils pour t’orienter. Sinon effectivement, tu peux te sentir dépossédée de ton texte.
          Je sais qu’il existe un site qui s’appelle Cocyclics et qui rassemble une communauté de bêta-lecteurs et de personne qui veulent faire lire leurs textes : je crois que c’est francophone mais peut-être que des plateformes équivalentes existent en anglais ? Tu pourrais te renseigner pour trouver quelqu’un avec qui tu te sentes à l’aise pour échanger sur tes textes en anglais.

          Je ne sais pas comment faisaient les auteurs autrefois … Peut-être que quelqu’un (leur femme ?) relisait par-dessus leur épaule 😉 Peut-être qu’ils faisaient tout dans leur coin et déposaient toutes les pages de leur manuscrit sur le bureau de leur éditeur. Peut-être qu’ils s’écrivaient des lettres entre eux pour discuter de leur façon d’écrire … 🙂

          1. Merci.
            Je t’avoue tout de même que je n’arriverai pas à faire confiance à des gens que je ne « connais pas ».

            Pour ma béta anglophone, elle m’avait quand même demandé c’est moi qui a dit oui quand elle a voulu accentuer le côté érotique d’une scène. C’est ça qui m’a appris de ne pas dire oui à une correction si je ne suis pas sûre à 100% : comme tu le dis, c’est notre bébé.

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      5. L’effet Frankeinstein, j’adore^^ J’ai eu le même ressenti récemment, les modifications apportées « empiraient » le texte plus qu’autre chose, toute la logique partait en cacahuètes, et ça engendrait des soucis pour la suite… Au final j’ai repris de zéro, en intégrant certaines remarques et en en éjectant d’autres (j’ai dû même couper le bouquin en deux et changer carrément de gros morceaux d’intrigue, et je pense que j’ai réussi à recoller les morceaux). Mais à voir le bouquin partir dans tous les sens car les modifs ne s’intégraient pas entre elles, j’avoue que j’ai failli laisser tomber^^ Surtout que j’ai tendance à partir du principe que le lecteur a toujours raison…

        1. Oh la la, c’est vrai que ça a l’air d’avoir été un parcours du combattant !
          Après, se dire que le lecteur a toujours raison c’est une chose, mais il faut garder en tête que tous les lecteurs n’ont pas le même avis. C’est pour ça que c’est important de faire relire son texte à plusieurs personnes : s’ils tiquent tous sur la même chose, c’est qu’il faut faire des changements. En revanche, si un point ennuie une personne mais n’a choqué aucun des autres (voire leur a plu), l’auteur doit aussi se faire confiance pour trancher

        1. Félicitations, moi j’avoue que j’ai toujours du mal à ne pas les prendre un tout petit peu trop personnellement (sauf si c’est formulé avec beaucoup de gentillesse comme mon éditrice sait si bien le faire ♥️)

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