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Ce que je ferais différemment si je devais recommencer mon roman à zéro

    Que ferais-je si je devais reprendre mon roman de zéro ?

    Imaginons que je croise la route d’une DeLorean ou d’un Retourneur de temps et que je me retrouve d’un coup cinq ans en arrière, en 2015, à l’époque où j’imaginais les premiers éléments de mon roman Météorites. J’avais travaillé l’univers et mon plan pendant l’été, puis démarré la rédaction à l’occasion du NaNoWriMo.

    Si je me réveillais à ce moment-là et que mon roman n’était pas encore écrit, comment est-ce que je m’y prendrais ?

    Tout d’abord, quelle horreur ^^

    Le simple fait d’imaginer cette situation me donne envie de sauvegarder mon manuscrit de dix manières différentes. Mais pour l’exercice que je vous propose, faisons comme si j’avais dépassé le stade du désespoir et du traumatisme.

    Voici la façon dont je m’y prendrais si je devais tout recommencer – et ce que je compte bien faire pour mes prochains romans.


    Clarifier les enjeux, les besoins et les obstacles des personnages

    Avant toute chose, je me mettrais au clair sur l’histoire que je veux raconter. Pas l’univers que je veux explorer, pas les styles vestimentaires que je veux décrire, l’histoire !

    J’ai trop longtemps cru qu’il suffisait de faire du wordbuilding pour écrire un roman. À la place, j’aurais dû réfléchir à ce qui allait donner envie à mes lecteurs de tourner la page en identifiant les enjeux de l’histoire.

    Je me poserais d’abord les questions suivantes :

    • À quoi est-ce que mon héroïne aspire, du début à la fin du roman ?
    • Pourquoi est-ce que c’est important ?
    • Qu’est-ce qui l’empêche d’atteindre son but ?

    Ces questions peuvent paraître triviales, mais j’ai mis des années à me les poser vraiment.7

    Je m’interrogerais aussi sur le rôle des personnages qui l’entourent, parce que j’ai trop souvent tendance à créer des personnages juste parce qu’ils ont l’air sympas, alors qu’ils n’apportent rien au récit.

    Je me demanderais pour chacun :

    • Quelle est sa propre histoire ? (son besoin et ses obstacles)
    • Qu’apporte-t-il ou elle à mon héroïne ? Une aide, un contrepoids, une gêne, une raison de vivre ?
    • Éventuellement, à quel archétype puis-je le rattacher ? (le mentor, le sage, le protecteur, etc.)

    Réfléchir au tome 2 et à l’équilibre de l’ensemble

    Je réfléchirais aussi à mon histoire dans son ensemble, c’est-à-dire en préparant dès le départ les deux tomes que j’ai prévu d’écrire.

    C’est ce que j’avais fait à l’époque, mais les idées que j’avais pour mon tome 2 étaient toujours restées floues et je n’avais pas cherché à le préparer de façon précise.

    Surtout, ces idées n’auraient pas résisté au test de la clarification des enjeux et de l’arc narratif de mon héroïne. Dans ce que j’envisageais, mon héroïne jouait un rôle d’enquêtrice et n’avait plus du tout d’évolution personnelle.

    De plus, j’abandonnais complètement le décor qui occupe la majorité du tome 1, ainsi qu’une bonne partie des personnages. Je ne sais pas comment j’ai pu imaginer que ce serait une bonne idée de laisser de côté tout ce que j’avais construit et de frustrer le lecteur en ne faisant quasiment aucun lien entre les deux tomes.

    Le gros challenge que j’aurais dû relever bien plus tôt est donc de travailler sur l’équilibre de ces deux tomes. Faire en sorte que le deuxième soit au moins aussi excitant à écrire et à lire que le premier, au lieu de former une conclusion bancale qui traîne en longueur.

    Donner du rythme

    C’est un des points sur lequel la première version de mon texte était la plus navrante : le nombre de scènes dans lesquelles il ne se passait rien.

    Des scènes où l’héroïne prend le thé avec sa belle-mère, des soirées longuettes à l’opéra, des scènes où elle essaie d’aller voir des gens mais en fait ils ne sont pas là, bref, beaucoup de pertes de temps.

    Je n’avais pas réfléchi à la façon dont se construisait un roman, à cet enchaînement d’obstacles, de réactions et de conséquences qui fait le fil rouge d’une histoire.

    Je n’avais pas non plus conscience que chaque scène doit avoir un rôle.

    Même si c’est seulement un rôle d’exposition et que l’intrigue se met en pause, elles doivent au moins apporter une information au lecteur, approfondir un personnage, amener des obstacles au protagoniste ou renforcer les enjeux.

    Travailler la narration

    J’en ai beaucoup parlé dans mon article sur Mes 5 plus grosses erreurs en narration.

    Le plus gros défaut de mon manuscrit à l’époque était de mélanger les points de vue sans m’être posé une seule fois la question de ce que ça apportait à l’histoire par rapport à une focalisation interne unique.

    Je croyais m’inspirer du Trône de Fer alors que je n’avais pas réfléchi à l’arc narratif des personnages dont j’utilisais le point de vue. Le résultat était très maladroit et créait une distance narrative terrible entre le lecteur et les personnages.


    En résumé, la conclusion de cet exercice est la suivante : aller à l’essentiel.

    Ne pas me perdre dans des scènes qui ne servent à rien, dans des pages et des pages de descriptions vestimentaires, dans des personnages sympathiques mais sans rôle bien défini. Tout recentrer sur l’histoire, ses enjeux, les obstacles qui se dressent devant mon héroïne et les moyens (ou les personnes) qu’elle va utiliser pour les surmonter.

    Garder en tête que chaque aspect du récit doit servir l’histoire et pas seulement faire plaisir à l’auteur.

    Bien sûr, il ne s’agit pas de supprimer complètement les scènes plus légères, celles qui font une petite pause dans le récit pour donner un meilleur aperçu de l’univers ou bien approfondir le développement d’un personnage. Mais ces scènes-là doivent rester des petites touches d’agrément, à la périphérie. La ligne rouge de l’intrigue doit tracer le chemin le plus clair possible au milieu.

    Et vous, si vous deviez reprendre votre texte depuis le début, qu’est-ce que vous feriez après vos trois mois de dépression ?

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    Crédits image : Jon Sailer on Unsplash

    4 commentaires sur “Ce que je ferais différemment si je devais recommencer mon roman à zéro”

    1. Voilà un article qui me sert beaucoup… moi qui peine à écrire le 1er jet jusqu’à son point final. Ces conseils, je les lis et les relis dans plusieurs blogs et j’ai du mal à les appliquer lorsque je dresse la liste de mes scènes. Il me manque une méthode ou un document qui pourrait mettre en lien tous ces bons conseils.
      Merci beaucoup pour cet article.

      1. Je t’en prie ! Je comprends que ça ne soit pas évident d’appliquer ce type de conseil, même quand on connaît la théorie. Peut-être en t’entraînant sur une histoire plus simple ?

          1. Je déprimerais un 4ème mois ? 😂
            Blague à part, je crois qu’on est tous traversés par ce type de sentiments, « j’aurais dû faire comme ci » ou « si j’avais su, je n’aurais pas perdu mon temps avec ça », mais je crois qu’aucun trajet n’est linéaire, et qu’on a besoin de passer par ces erreurs pour aboutir à tel résultat final, même s’il est très éloigné de notre premier jet…
            donc voilà, si je revenais dans le temps, je ferai sûrement pareil, car j’étais la personne que j’étais à ce moment-là, qui avait besoin de faire son expérience par elle-même 😁 par contre pour les prochains, je ferai sûrement différemment, et sûrement que ça engendrera d’autres erreurs, et tant pis ! 🤷‍♀️

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