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Interview : Laure Dargelos, autoéditée et fière de l’être

    Qui est Laure Dargelos ?

    Pour moi, son nom évoque avant tout une couverture de roman sublime : celle de La Voleuse des Toits. Ses couleurs bleu et or et ses détails steampunk sont parfaitement désignés pour me faire craquer.

    Depuis le début de 2019, cette couverture est mise en scène à travers un compte Instagram qui est pour moi un modèle de promotion de roman. Accompagnée d’un joli chat blanc et de l’autrice elle-même, cette couverture et ses dérivés (marque-pages, tote bags, mugs, servent de fil rouge et donnent vraiment envie d’en savoir plus.

    Si bien que, malgré ma pile-à-lire débordante, j’ai fini par craquer et acheter le roman.

    Au passage, j’ai découvert que Laure Dargelos avait créé, en plus de son blog, un magnifique site d’auteur et même un site dédié à son roman !

    Un complément parfait, donc, à mes récents articles sur la création d’un site d’auteur (retrouvez la 1ère partie ici et la 2ème là).

    Interview de Laure Dargelos, auteur autoéditée

    Je remercie beaucoup Laure Dargelos d’avoir bien voulu se prêter au jeu de l’interview !

    Retrouvez-la sur :


    Commençons par te présenter : quel âge as-tu et dans quelle région vis-tu ?

    J’ai vingt-huit ans (bientôt vingt-neuf, ahem… oui, je commence à faire une crise de la trentaine xD) et depuis plus de trois ans, je vis dans le Limousin.

    Dans un de tes articles, tu expliques que ta sœur, graphiste, a conçu ta magnifique couverture. Comment en êtes-vous arrivées à ce résultat ?

    J’ai de la chance d’avoir une sœur graphiste car, sans elle, j’y serais encore xD

    La couverture est un élément très important car c’est elle qui va attirer l’œil du lecteur et lui donner envie de découvrir l’histoire.

    Après pas mal de réflexions, nous avons choisi de représenter les toits de la ville sur un fond bleu nuit parsemé d’étoiles. Ma sœur a également intégré au titre une montre couleur bronze censée symboliser un thème très présent dans le roman : le voyage dans le temps. Des arabesques ainsi que la silhouette des deux personnages principaux, Plume et Élias, ont été ajoutées à la quatrième de couverture.

    Au final, je suis très satisfaite du résultat qui a un côté à la fois sombre et mystérieux.

    Ton site d’auteure et le site de La Voleuse des toits sont magnifiques ! Comment les as-tu créés ? As-tu une formation en la matière, as-tu eu de l’aide extérieure ?

    Je les ai créés avec l’aide de… ma sœur ! Oui, La Voleuse des toits est un travail d’équipe xD

    Pour ma part, j’ai suivi des cours en M2 édition où l’on avait survolé la création de site internet, mais ce n’est clairement pas avec cette formation que je serais parvenue à un tel résultat.

    Le site de La Voleuse des toits a été entièrement codé par ma sœur, à la différence de mon site auteur qui est sur Wix, une plateforme assez intuitive et simple d’utilisation.

    Quels conseils donnerais-tu à un auteur qui souhaite créer son propre site ?

    Le site doit refléter la personnalité et l’univers de l’auteur. C’est aussi une vitrine, un outil promotionnel qui doit être à la fois professionnel et vendeur.

    Le but est de créer un lien avec le lecteur, de se rendre accessible et de partager autour de ses livres en évitant un effet spam. En dehors des rubriques classiques (présentation de l’auteur, des ouvrages, contact…), il est important de créer une rubrique chroniques afin de faire apparaître les commentaires des blogueurs.

    En tant que lectrice, je suis particulièrement sensible aux avis des autres lecteurs : cela me rassure toujours de découvrir des critiques positives avant de passer à l’achat.  N’hésitez pas non plus à mettre en place une rubrique actualités avec vos prochains événements (sortie de roman, participation à un salon…) afin de montrer que vous êtes actif.

    Si vous êtes sur les réseaux sociaux, ajoutez des liens pour que vos lecteurs puissent facilement vous suivre sur Facebook, Twitter ou encore Instagram.

    En ce qui me concerne, j’ai aussi associé un blog à mon site auteur où je poste des articles sur l’écriture, sur l’autoédition, sur mon ancien travail d’assistante éditoriale et sur mes différents projets ^^

    Et quels outils lui recommanderais-tu ?

    Pour ma part, je recommanderais Wix.

    Cette plateforme est entièrement personnalisable et permet de télécharger des templates variés que l’on peut facilement modifier selon ses envies. Il n’est pas non plus nécessaire de savoir coder pour obtenir un résultat professionnel.

    Il existe une version gratuite, mais qui s’accompagne de deux inconvénients : des publicités en bandeau en haut de l’écran et un nom de domaine en .wix. Mais si vous débutez et que vous ne souhaitez pas investir dans une version payante, la version gratuite est largement suffisante ^^

    Tu es très présente sur Instagram et tu mets beaucoup en avant tes romans. Comment organises-tu leur promotion ?

    Les réseaux sociaux sont un merveilleux moyen de rencontrer des lecteurs.

    Pour faire la promotion de mes romans, j’essaye de varier les approches : par exemple, j’alterne entre des rubriques personnage, extrait, anecdote d’écriture, chronique… Je me mets à la place d’un lecteur et je cherche la meilleure façon de l’attirer dans mon univers.

    Si je scrolle sur mon fil d’actualité Instagram, pourquoi aurais-je envie de m’intéresser à tel ou tel livre ?

    Niveau organisation, je prépare les visuels en amont sur Photoshop afin d’avoir un stock suffisant pour les semaines suivantes. Ensuite, il ne me reste plus qu’à piocher en fonction de mon humeur du jour ^^

    Quel est ton « positionnement » de romancière ? Comment te différencies-tu des autres auteurs ?

    Je pense que chaque auteur est unique par son style et les sujets qu’il traite.

    Pour ma part, je n’essaye pas de me conformer à un genre précis, je ne me dis jamais : « Je vais écrire de la fantasy/du fantastique… ». J’écris simplement l’histoire que j’aurais eu envie de lire.

    Mes récits sont intemporels : ils ne s’attachent jamais à décrire un fait d’actualité, mais ils mettent en avant des personnages confrontés à des situations qui, je l’espère, traversent les époques.

    Mon but n’est pas de suivre une mode pour traiter d’un sujet « tendance ». Je me laisse porter par mes émotions, par mes envies du moment pour laisser libre cours à mon imagination.

    Tu as quitté ton métier d’assistante éditoriale pour écrire à temps plein. Ce n’est pas un choix facile, ne serait-ce qu’en termes de stabilité financière. Comment as-tu pris cette décision ?

    Cette décision s’est imposée à moi quand je me suis rendu compte que je n’étais pas heureuse à mon travail.

    J’avais basculé dans une routine où j’enchaînais les journées en attendant le week-end. Malgré mes efforts, je ne parvenais pas à écrire, je reportais continuellement au lendemain sans jamais réussir à trouver la motivation pour avancer mon histoire. Et puis, un jour, je me suis posée et j’ai réfléchi à ce que j’attendais de la vie. Si c’était de faire un 35 heures qui me « bouffait » toute mon énergie ou si c’était de me donner le temps de réaliser mes rêves.

    Depuis que je suis enfant, je me suis toujours conformée au moule que nous impose la société : être bonne élève, faire des études, passer son permis de conduire, trouver un emploi, un appartement… En laissant derrière moi mon CDI, je savais que je quittais un poste et une situation que beaucoup m’auraient enviés.

    Mais j’avais enfin le sentiment de m’écouter, de suivre la voie qui me correspondait le mieux. Je préfère essayer de vivre de mes romans plutôt que de continuer un métier où je ne suis pas pleinement moi-même ^^

    Comment t’es venu l’inspiration de La Voleuse des Toits ?

    À l’origine, La Voleuse des toits s’inspire d’une nouvelle que j’avais rédigée en Terminale pour un concours d’écriture. Quatre ans plus tard, j’ai eu envie de reprendre cette nouvelle pour en faire un roman.

    Un soir, alors que je prenais le train pour rentrer de la fac, l’image d’une adolescente bondissant de toit en toit m’a traversé l’esprit : je tenais mon héroïne, ce serait une jeune fille, aristocrate le jour et voleuse la nuit. Plus j’essayais d’imaginer son univers, plus de nouvelles idées s’additionnaient aux précédentes pour former une société dictatoriale où l’art, la musique et la littérature seraient prohibés.

    Je n’étais pas encore descendue du train que se dessinait déjà dans mes pensées la trame principale.

    Tu as créé plein de choses autour de ton roman ! Un site, une vidéo, des goodies… Qu’est-ce qui t’a incitée à faire tout ça ? As-tu senti une demande ?

    Oui, j’ai créé pas mal de choses autour de La Voleuse !

    Non, ce n’était pas vraiment suite à une demande, mais comme je débutais dans l’autoédition et que je n’avais aucune communauté, j’ai multiplié les supports qui étaient autant d’outils promotionnels. Pour moi, c’était important d’avoir un book trailer afin de présenter l’intrigue et susciter la curiosité des potentiels acheteurs.

    Pour les goodies, j’ai découvert le site Zazzle qui, à partir d’un visuel, permet de créer à la demande de nombreux produits, du mug jusqu’au tote bag.

    J’ai aussi fait imprimer des marque-pages pour les distribuer lors des salons et les joindre aux ouvrages dédicacés qui sont commandés sur ma boutique en ligne ^^

    Qu’est-ce que tu préfères dans l’écriture ?

    Imaginer la trame du récit !

    Ce que je préfère dans l’écriture, c’est ce moment unique où mon intrigue est encore floue et que tout est possible. À l’image d’ingrédients qu’il suffirait de touiller dans une marmite, j’aime beaucoup mélanger des idées qui, a priori, n’ont rien à voir. La question que je me pose est toujours : « Et si ? » Et si mes personnages voyageaient dans le temps ? Et s’il était possible de pénétrer les rêves, de rencontrer le Destin ou d’évoluer dans un monde livresque ?

    À chaque fois, je m’amuse énormément à creuser des concepts, à relier ensemble des idées très différentes et aussi à torturer mes personnages (non, je ne suis pas sadique, mais j’aime bien embêter mes héros xD)

    Et qu’est-ce que tu aimes le moins ?

    Les corrections… Oui, c’est la bête noire de beaucoup d’auteurs !

    À force de me pencher sur le même texte, j’ai souvent l’impression que mon esprit joue à saute-mouton avec les coquilles et ça me rend un peu parano xD Du coup, je relis encore et encore chaque paragraphe pour être sûre que plus aucune faute d’accord ne traîne.

    C’est monstrueusement long, mais c’est une étape nécessaire pour produire un texte de qualité pour le lecteur ^^

    Quels sont tes prochains projets ?

    Cet été, je sors mon deuxième roman autoédité : Prospérine Virgule-Point et la Phrase sans fin.

    Cette histoire se déroule dans le monde des mots où les habitants polissent et astiquent les caractères qui, sans leur concours, se seraient déjà effondrés. Nous suivons Prospérine, une demoiselle plutôt fantasque qui, au lieu de faire prospérer l’empire des points et des virgules, a choisi de devenir fleuriste.

    J’ai hâte de vous faire découvrir cette nouvelle histoire ^^

    Pour finir, quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

    Une question sur le chocolat ! Chocolat noir, chocolat blanc, chocolat au lait ?

    Non, plus sérieusement, j’aimerais évoquer le sujet de l’autoédition. C’est un thème qui me tient particulièrement à cœur car, même si les choses sont en train de changer, beaucoup de gens l’associent toujours à un choix par défaut. Quand je parle d’autoédition autour de moi, on me demande souvent si j’ai envoyé mon manuscrit à des maisons d’édition comme si la voie dite « traditionnelle » était la seule valable. Or, pour ma part, je n’ai pas tenté de contacter des éditeurs. J’avais envie de me lancer avec ma sœur dans l’autoédition, de me tester et de voir si j’étais capable de mener ce projet à son terme.

    Certes, des textes autoédités sont parfois bourrés de fautes, mais ils ne sont en rien représentatifs de l’autoédition dans son ensemble. Beaucoup d’auteurs autoédités sont de véritables professionnels qui font appel à des bêta-lecteurs, des correcteurs, des graphistes afin d’offrir aux lecteurs le travail le plus qualitatif possible.

    Il est d’autant plus important de soutenir les auteurs autoédités qu’ils n’ont pas l’appui d’un éditeur pour assurer leur promotion. Alors, si vous avez aimé un roman autoédité, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire sur les plateformes de lecture ^^


    J’espère que cette interview de Laure Dargelos vous a plu et vous a inspirés !

    Je vous rappelle que vous pouvez suivre les aventures de Laure Dargelos et l’avancée de son prochain roman sur :

    2 commentaires sur “Interview : Laure Dargelos, autoéditée et fière de l’être”

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